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Rapport entre les classes

La guerre à Gaza, reflet du crime mondial

Le monde est un vaste drame, où le sang et les larmes forment une partie assumée du quotidien. Il n’y a pas que les guerres, en effet, il y a les crimes. Le monde est une société du crime. Ce crime est à la fois banalisé et masqué, il forme un arrière-plan diffus. C’est une des raisons pour lesquelles les gens ne se rebellent pas : ils ont peur que tout soit pire ensuite, qu’on se retrouve dans une société à la Mad Max.

Le film Mad Max de 1979 dénonce le crime, mais avec une approche glauque, ouvertement d’extrême-droite, à rebours complet des suites

Naturellement, vu de France, on préfère jeter un voile pudique là-dessus. C’est vrai en occident en général, le temple de la consommation. Cela donne au mieux un mouvement comme « me too », qui tente d’arrondir les angles, à coups de protestation symbolique et ciblée. Il dénonce en effet les « débordements » d’hommes abusant de leur situation.

En réalité, le mal est bien plus diffus et ne consiste pas simplement en des acteurs connus, des producteurs de cinéma. En France, dans plus de 90% des viols commis, l’agresseur fait ainsi partie de l’entourage. C’est sordide et ce sordide se répand, dès lors qu’il n’y a pas de civilisation pour encadrer.

Cela, les gens le sentent bien, et c’est pourquoi ils appréhendent des changements sociaux de grande ampleur. Il y a le risque pour eux d’une retombée dans la barbarie. Si on prend la Jamaïque, par exemple, avec une société où il n’y a pas d’ordre fut-il capitaliste ou militaire, où prime le chaos, la grande majorité des femmes a connu des viols.

Cependant, la tendance aux viols s’approfondit dès que l’ordre dominant tombe dans la décadence. Ainsi, au Pérou, il existe un État, ce n’est pas la Jamaïque. Dans la région de Lima pourtant, la majorité des femmes a été violée ; dans la région de Cuzco, c’est autour de 70%. L’inceste est ici un phénomène largement installé.

Cela, les gens ne le voient pas malheureusement, car ils raisonnent de manière binaire. Ils opposent le présent à une situation pire, sans voir que le présent peut conduire à pire, parce que tout s’effondre. C’est en ce sens que la guerre à Gaza est le reflet du crime mondial dans un monde qui s’effondre. Israël qui bombarde Gaza pour raser tous les bâtiments, quitte à ce qu’il y ait des gens dedans, est le pendant du Hamas qui n’a pas hésité à violer et brûler vif lors de son attaque du 7 octobre 2023.


La germano-israélienne Shani Louk dont les images sordides de l’enlèvement ont fait le tour du monde, et son petit ami mexicain Orión Hernández Radoux également enlevé lors du festival le 7 octobre 2023

Il y a en ce sens beaucoup d’hypocrisie dans l’émotion autour de l’offensive israélienne à Gaza, meurtrière et dans un contexte général de barbarie. Car dans quel monde vit-on, ne le découvre-t-on que parce que c’est la « terre sainte »? Ce qui se passe à Gaza n’a aucune « originalité » et seuls les islamistes et les pseudos-gauchistes vrais antisémites y verront une spécificité « sioniste ».

Prenons la Syrie, juste à côté. La guerre civile a commencé en 2011. Elle continue encore. Combien y a-t-il eu de morts ? Plus de 600 000, avec une majorité de civils. On y retrouve la même substance que la guerre entre Israël et le Hamas : terroriser et tuer d’un côté, terroriser et tuer de l’autre. Il n’est pas besoin de souligner le caractère horrible de la violence pratiquée.

Si on prend la même période, ce nombre de morts est… l’équivalent de celui des homicides au Brésil. Il n’y a pas la guerre civile au Brésil, mais c’est le tiers-monde. La guerre terrorise et tue, le crime terrorise et tue ; la guerre et le crime se partagent à peu près le nombre d’homicides chaque année.

Le taux d’homicides dans le monde, selon l’ONU

La guerre à Gaza n’est somme toute que le reflet de la guerre mondiale contre le peuple, du crime comme monstruosité diffuse dont les masses sont toujours les victimes. Armée israélienne, Hamas, armée américaine, cartels colombiens, armée syrienne, islamistes syriens, cartels mexicains, seigneurs de la guerre de l’État islamique…

Alors on peut s’imaginer qu’on peut former pour se défendre une milice locale, comme les zadistes, les zapatistes, les Kurdes de Syrie avec le Rojava… ou qu’on peut partir loin, pour s’isoler, en se repliant sur sa famille, en mode survivaliste. Rien de tout cela n’a de sens, vraiment. L’humanité doit faire son saut, son bond en avant. Elle n’a plus le choix : on s’en sortira tous, ou personne ne s’en sortira. Le Socialisme est la seule option face à l’étalement de la Barbarie !