Dopage, corruption, machine à faire de l’argent : le sport est souillé par le capitalisme… Si la France était un État démocratique et populaire, l’organisation du sport dans le pays n’aurait plus rien à voir avec ce qu’il est aujourd’hui.
Voici un programme détaillé et précis montrant à quoi pourrait ressembler l’organisation du sport si la classe ouvrière prenait le pouvoir.
1/ Principes généraux
a) L’intégrité physique, morale et sociale des personnes est le critère principal déterminant leur pratique sportive. L’épanouissement physique personnel et la réussite sportive collective sont des critères secondaires, liés organiquement au premier critère.
b) La connaissance et la pratique de l’arbitrage, des méthodes d’entraînement et des réflexions doctrinaires régissant la compétition font partie inhérente de la pratique sportive, quelle que soit la discipline et quel que soit le niveau.
c) Dans la jeunesse, le sport scolaire est la norme, avec une association nationale du sport scolaire pour chaque discipline, sous la supervision du Conseil national des sports et sous tutelle du Conseil national de l’éducation intellectuelle et manuelle de la jeunesse.
d) Le sport amateur adulte est le prolongement du sport scolaire. Il fonctionne par des clubs associatifs sur une base territoriale, organisé par les communes populaires et encadré par une association nationale du sport amateur adulte dans chaque discipline, sous tutelle du Conseil national des sports.
e) Le sport élite professionnel et le sport élite de niveau international sont organiquement liés au sport scolaire et au sport amateur adulte, avec en plus un lien de subordination moral et social à ceux-ci.
f) Toutes les organisations sportives sont mixtes ; les hommes ont interdiction de participer aux compétitions féminines, les femmes sont autorisées à participer aux compétitions masculines.
g) Aucune matière d’originale animale (cuir, laine, plumes, etc.) ni aucun produit testés sur les animaux ne sont utilisés pour le sport ; la protection animale est valorisé par le sport (il n’y a pas d’équitation, les installations sportives respectent les animaux sauvages, etc.)
2/ La voie principale du sport scolaire (le parcours normal)
a) La pratique d’une activité sportive principale, sérieuse et sur le long terme, est encouragée pour chaque jeune, quel que soit le niveau. L’objectif est que cette pratique soit largement majoritaire dans la jeunesse, sans jamais être obligatoire.
La formation scolaire intellectuelle et manuelle est l’aspect principal de la vie des jeunes du parcours normal, mais elle doit être organisée de manière à permettre la pratique sérieuse et aboutie du sport.
Chaque discipline est organisée en une association sportive scolaire locale, subordonnée à la direction de l’établissement scolaire et organisée par l’association nationale du sport scolaire de la discipline.
Chaque association sportive scolaire locale doit échanger régulièrement avec les autres associations sportives scolaires locales de l’établissement, dans le but de former les jeunes physiquement et moralement de manière complète.
Les établissements scolaires doivent mettre à dispositions l’encadrement et les équipements nécessaires à l’entraînement et aux compétitions. Ces dernières sont des deux sortes :
- les compétitions par discipline, organisées localement et régionalement par les associations sportives scolaires locale, avec l’aide du sport amateur adulte et de manière subordonnée aux établissements scolaires. Un championnat national scolaire normal est organisé soit chaque année, soit tous les deux ans, dans chaque discipline ;
- les compétitions interdisciplinaires et pluridisciplinaires, organisées régulièrement par les établissements scolaires. Les pratiquants de chaque discipline sont nécessairement exclus de la participation aux épreuves de leur discipline respective, mais doivent participer à l’organisation et l’encadrement de celles-ci.
b) Les jeunes n’ayant pas une pratique sportive principale dans laquelle ils s’inscrivent de manière sérieuse et sur le long terme sont encadrés deux fois par semaine pour une activité physique adaptée, sans compétition mais en favorisant le jeu, dans le but de les former physiquement et moralement de manière complète. Une attention particulière est portée au respect de l’intégrité physique et morale de ces jeunes, ainsi qu’au respect de leur intimité.
3/ La voie minoritaire du sport scolaire (parcours élite)
Le parcours élite vise à la formation de sportifs élites professionnels (salariés par un club franchisé) et de sportifs élites de niveau international (indemnisés et encadrés au sein d’un pôle public sportif).
Les jeunes ayant un parcours élites fréquentent les mêmes établissements que ceux de la voie principale, avec un maximum de cours et de travaux pratiques en commun.
Les critères d’accès au parcours élite et le nombre de personnes concernés sont déterminés chaque année par le Conseil national des sports. Le Conseil national de l’éducation intellectuelle et manuelle de la jeunesse et le Conseil national de la planification économique et du travail ont un devoir de regard et un droit de veto sur la détermination des critères et du nombre.
La formation scolaire intellectuelle et manuelle est l’aspect principal de la vie des jeunes du parcours élite, mais elle doit entièrement être aménagée par rapport à l’activité sportive et notamment les compétitions.
Les compétitions sont organisées directement par le Conseil national des sports, avec une portée nationale, indépendamment des établissements scolaires et des différentes associations nationales du sport de la discipline.
4/ Le sport élite professionnel
Le sport élite professionnel fonctionne en clubs franchisés, sur une base nationale, organisés et encadrés par une association nationale du sport élite professionnel dans chaque discipline (dépendante à parts égales de l’association nationale du sport scolaire et de l’association nationale du sport amateur adulte de la discipline), sous la supervision du Conseil national des sports et sous tutelle du Conseil national de la planification économique et du travail.
Les associations nationales du sport élite professionnel de chaque discipline déterminent annuellement le nombre de clubs franchisés ainsi que la nature et le nombre de leurs effectifs. Elles organisent et dirigent une agence de placement des sportifs élites professionnels pour chaque discipline.
Les clubs franchisés sont les employeurs des sportifs élites professionnels ; ils leur fournissent un contrat de travail à durée déterminée pour une, deux ou trois saisons sportives. Les grilles salariales sont strictement équivalentes à celles des ouvriers qualifiés d’usine.
Le sport élite professionnel est interdit avant 18 ans. Les sportifs élites professionnels sont liés jusqu’à au moins 23 ans soit à une formation professionnelle ou une activité professionnelle à raison de 15 heures par semaine, soit à une formation universitaire.
L’association nationale du sport élite professionnel de chaque discipline organise une équipe nationale pour les compétitions internationales. Les jeunes du parcours élite peuvent être convoqués en équipe nationale avec les sportifs élites professionnels. Refuser ou saboter une convocation en équipe nationale est un délit.
5/ Le sport élite de niveau international
Le sport élite de niveau international concerne les disciplines dont les compétitions élites sont disputées uniquement au niveau international. Il fonctionne en un pôle public unique pour chaque discipline (dépendant à parts égales de l’association nationale du sport scolaire et de l’association nationale du sport amateur adulte de la discipline), sous tutelle du Conseil national des sports.
Les pôles publics de chaque discipline déterminent annuellement la nature et le nombre de leurs effectifs. Ils ne sont pas employeurs des sportifs élites de niveau international, ceux-ci étant indemnisés directement par le Conseil national des sports.
Le sport élite de niveau international est possible de 16 ans à 32 ans et chaque sportif élite de niveau international est lié soit à une formation professionnelle ou une activité professionnelle à raison de 15 heures par semaine, soit à une formation universitaire.
Les pôles publics de chaque discipline sont l’équivalent de l’équipe nationale de la discipline.
6/ Le sport de haut niveau amateur
Un statut intermédiaire de sportif de haut niveau amateur est possible pour les sports amateurs adultes les plus populaires et les plus riches en effectifs. Les clubs et compétitions sont spécifiques à ce statut et sont organisées par l’association nationale du sport amateur adulte dans chaque discipline, sous la supervision du Conseil national des sports et sous tutelle du Conseil national de la planification économique et du travail.
Le sport de haut niveau amateur est interdit aux moins 18 ans et aux jeunes de plus de 18 ans n’ayant pas fini leur formation scolaire ou professionnelle. Les sportifs de haut niveau amateur sont liés soit à une activité professionnelle à raison de 25 heures par semaine et avec une semaine de congés supplémentaire, soit à une formation universitaire. Ils sont soit rémunérés en tant que travailleur avec un salaire équivalent à un temps-plein, soit indemnisés en tant qu’étudiant.
Une sanction disciplinaire au travail ou à l’université ou une condamnation pénale engendrent la révocation immédiate du sportif. Le Conseil national de la planification économique et du travail peut suspendre sans préavis et sans limitation de durée le statut de sportif de haut-niveau amateur.
7/ La reconversion et l’engagement des sportifs élites
Avant leur 30 ans révolus, les sportifs élites professionnels et les sportifs élites de niveau international doivent intégrer l’Agence publique de reconversion des sportifs élites, sous tutelle du Conseil national de la planification économique et du travail. Ils disposent d’une année après la fin de leur carrière sportive pour entamer une nouvelle carrière professionnelle.
Les sportifs élites professionnels et les sportifs élites de niveau international, sauf dérogation pour raison médicale, doivent intégrer le sport amateur en tant qu’encadrant ou pratiquant durant minimum 3 années consécutives et ce avant la 10e année suivant la fin de leur pratique élite. Cet engagement est annulé pour les sportifs élites devenant encadrant professionnel dans le sport scolaire, dans le sport amateur adulte ou dans le sport élite.
La formation des encadrants professionnels dans le sport scolaire, dans le sport amateur adulte ou dans le sport élite est assurée par des agences dépendantes du Conseil national de la planification économique et du travail. Il n’y a pas de formation scolaire à l’encadrement professionnel du sport ; il faut être âgée au minimum de 30 ans pour devenir encadrant professionnel du sport, à temps partiel ou à temps complet. Il n’est pas nécessaire d’avoir été sportif élite.
8/ L’économie des clubs franchisés
Les clubs franchisés ne doivent pas avoir de déficit comptable. Le cas échéant, celui-ci doit être rectifié au plus tard deux ans après le premier bilan négatif, sous peine de cessation immédiate d’activité. Les installations sportives des clubs franchisés et les stades appartiennent soit aux communes, soit à l’État, qui les mettent à disposition contre paiement des frais d’utilisation et d’entretien. Les clubs franchisés sont bénéficiaires des revenus de billetteries, mais les tarifs sont fixés annuellement et nationalement par le Conseil national des sports pour chaque discipline.
Les modalités de financement (hors billetterie) des clubs franchisés sont déterminées chaque année par le Conseil national de la planification économique et du travail.
Les transactions économiques entre les clubs franchisés ou avec n’importe quelle structure étrangères sont strictement interdites. Les transferts ne sont possibles qu’après la fin d’un contrat ou la rupture concertée d’un contrat avec l’accord de l’agence de placement des sportifs élites professionnels de la discipline.
9/ Le sport international
Pour chaque discipline, c’est l’association nationale du sport amateur adulte qui adhère à une ou plusieurs fédérations sportives internationales, avec l’accord du Conseil national des relations internationales. L’équipe nationale de chaque discipline ne peut concourir à l’internationale que sous couvert de cette adhésion.
Les sportifs sélectionnés en équipe nationale ont un devoir rigoureux de représentation patriotique à l’international : leur comportement doit être exemplaire et les enjeux de la compétition sportive doivent toujours être subordonnés à la valorisation de l’amitié entre les peuples et au respect mutuel entre les pays.
Aucun sportif ne peut faire valoir son statut pour s’exempter de ses obligations à l’égard de l’Armée populaire pour la défense nationale. Celle-ci, de son propre chef, peut toutefois organiser des aménagements en décalant les obligations.
10 / Le dopage et la santé
L’Agence nationale anti-dopage dispose de tous les pouvoirs de police ; elle fonctionne sous la supervision du Conseil national des sports et sous tutelle du Conseil national de la justice populaire. Elle est adhérente et membre active d’au moins une agence mondiale anti-dopage.
Le dopage constitue un délit grave. Le dopage lors d’une sélection nationale constitue un crime.
L’Agence nationale pour la santé des sportifs défend dans toutes les disciplines et à tous les niveaux un programme vigoureux de promotion de la nutrition équilibrée et des bonnes pratiques de prévention des blessures ; elle dépend directement du Conseil national de la santé.
L’Association nationale des soignants du sport organise dans toutes les disciplines et à tous les niveaux le soin des sportifs ; elle a autorité, sous tutelle du Conseil national de la santé, pour obliger les sportifs au repos afin d’assurer le respect de leur intégrité physique, à court ou long termes. Elle supervise l’ensemble des tests à l’effort et valide les visites médicales de recrutements.
11/ Les associations sportives nationales
Tous les sports autorisés disposent d’une association nationale scolaire et d’une association amateur adulte.
Les sports suivants disposent d’un pôle public national pour les sportifs élites de niveau international :
(le pôle est équivalent à l’équipe nationale)
– athlétisme
– aviron
– badminton
– canoë-kayak
– cyclisme sur piste (sprint)
– cyclisme VTT
– escalade
– gymnastiques
– haltérophilie
– handisport
– natation (bassin)
– natation (eau vive)
– ski alpin
– ski de fond
– sports de glace
– tennis
– tennis de table
– voile
Les sports suivants disposent de clubs franchisés avec une ligue pour les sportifs élite professionnels :
(une équipe nationale sélectionne les sportifs de ces disciplines)
– basketball
– cyclisme sur piste (endurance)
– cyclisme sur route
– football
– handball
– volleyball
Les sports suivants disposent d’un championnat national amateur de haut-niveau :
– athlétisme
– basketball
– football
– handball
– tennis
Les sports de combats et de tir sont strictement interdits. Les différents arts martiaux et le tir relèvent uniquement de l’Armée populaire pour la défense nationale et des polices des assemblées générales.