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Refus de l’hégémonie

Après l’attentat de Moscou, un Vigipirate fictif

Le gouvernement français a décidé, après l’attentat de l’Etat islamique à Moscou, d’élever le niveau du plan Vigipirate à « urgence attentat ». C’est le niveau le plus élevé. C’est surtout, en réalité, une démarche fictive, de nature militariste d’un côté, relevant de l’opération psychologique de l’autre.

Tous les Français pensent en effet immanquablement au parallèle avec l’attentat contre le Bataclan, et c’est de cela qu’abuse le gouvernement.

L’objectif est de militariser la société, de faire peur, de faire bloc, de masquer que l’attentat de Moscou s’inscrit impeccablement dans la démarche occidentale de dépecer la Russie.

Qu’il y ait des attentats islamistes est une réalité. Agiter Vigipirate avec un attentat imminent est par contre fictif. Rien que la ville de Paris est un chaos complet où Vigipirate ne sert strictement à rien en cas de drame assassin. On est dans la narration, dans une narration bien organisée.

C’est absolument flagrant si on considère qu’il y a depuis le 26 février 2024 une nouvelle séquence qui s’est ouverte.

Le président français Emmanuel Macron a d’ailleurs prétendu que le groupe de l’Etat islamique qui a frappé en Russie avait également auparavant cherché à agir en France. C’est irréaliste quand on sait que la section de l’Etat Islamique qui a agi en Russie vise à un califat dans une zone composée de l’Afghanistan, au Pakistan, du Turkménistan, du Tadjikistan, de l’Ouzbékistan et de l’Iran.

Et il a précisé naturellement que la France avait proposé une « coopération » à la Russie à ce sujet, que tout cela n’a rien à voir avec le régime ukrainien. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin est ensuite allé épauler ce discours au 20 heures à la télévision le 25 mars 2024.

Cela n’a aucun sens, à part celui de montrer que l’Etat agit, qu’il est incontournable. Il ne faut pas comprendre autrement la pseudo-opération anti-trafic de drogues « place nette XXL » lancée à Marseille à la mi-mars 2024. C’est de la fiction.

Ce qui se déroule, historiquement, c’est une initiative étatique à plusieurs niveaux, afin de former une tendance, une poussée, et de faire en sorte que tout s’engouffre dedans dans le cadre de l’escalade militaire visant à la guerre ouverte contre la Russie.

Agir contre cette poussée, exister dialectiquement par et contre elle, tel est le devoir de l’époque, sous le drapeau rouge !