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Refus de l’hégémonie

Macron et les commentaires russes « baroques et menaçants »

Le 3 avril 2024, le ministre français des Armées Sébastien Lecornu s’est entretenu au téléphone avec son homologue russe Sergueï Choïgu, pour la première fois depuis octobre 2022.

Deux propos russes on fait réagir la France, dans le compte-rendu russe de l’entretien. D’abord, la Russie a expliqué qu’il lui semblait que « la France était prête à reprendre le dialogue », avec peut-être à l’arrière-plan « le point de départ pourrait être l’Initiative d’Istanbul pour la paix ».

Réponse immédiate du côté français : « A aucun moment, nous n’avons dit qu’il y avait une volonté de reprendre le dialogue sur l’Ukraine ».

Ensuite, il y a eu des propos chocs de la part directement du ministre russe des Armées, Sergueï Choïgu. Il a dit la chose suivante au sujet de l’horrible attentat islamiste à Moscou

« Le régime de Kiev ne fait rien sans l’aval de ses superviseurs occidentaux. Nous espérons que, dans ce cas, les services secrets français ne sont pas derrière cela ».

C’est à la fois un avertissement, car il est possible que les services secrets magouillent (qui ne croit pas à cela est prisonnier de la « légitimité » capitaliste), et un style russe rentre-dedans sur le plan relationnel, en mode « même si vous n’avez rien à voir là-dedans, vous êtes avec ceux qui le permettent ».

Lors de l’inauguration du centre aquatique olympique à Saint-Denis, le président français Emmanuel Macron a répondu en continuant sur sa lancée belliciste du 26 février 2024, date fatidique.

« Les commentaires, pour partie, du côté russe, ont été en effet baroques et menaçants. »

« Dire que la France pourrait être derrière, les Ukrainiens sont derrière… tout ça n’a aucun sens, cela ne correspond pas à la réalité. C’est une manipulation de l’information, ce qui fait partie de l’arsenal, si je puis dire, de la guerre tel qu’il est utilisé aujourd’hui par la Russie. Il faut en être conscient. »

« C’est la démonstration de ce que je vous dis depuis le début. C’est d’un accroissement de la posture agressive de la Russie. Et ça ne se passe pas qu’avec la France, ce qui a été fait à l’égard de l’Allemagne, du Royaume-Uni et des États-Unis. Il y a une succession d’informations dont on sait qu’elles sont fausses, qui correspondent à des postures menaçantes. Voilà. »

Emmanuel Macron a également accusé la Russie de chercher à perturber la tenue des Jeux Olympiques à Paris, n’ayant « aucun doute » à ce sujet. La Russie « alimente tous les jours le fait que nous ne pourrions pas faire ceci ou cela, donc ce serait un risque ».

C’est affolant. Depuis le 26 février 2024, l’escalade est ininterrompue. Dans l’indifférence générale en France, tant dans la population qu’à Gauche en général, même si qui plus est toute la gauche gouvernementale est ouvertement belliciste ou du moins accepte le soutien militaire au régime ukrainien.

Pour qui a de la culture relevant de la Gauche historique, il est évident par contre qu’on est dans le même schéma qu’avant 1914. Cela monte crescendo, jusqu’à l’affrontement inévitable pour le repartage du monde… Et : soit la révolution empêche la guerre, soit la guerre provoque la révolution!