Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a limogé le général chargé de la zone de Kharkiv, en raison des succès tactiques de l’armée russe qui vient de lancer une initiative au moyen de 30 000 soldats. L’information, arrivée tardivement, date du 11 mai 2024.
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken s’est pour cette raison précipité à Kiev, pour assurer du soutien militaire américain (« cela fera une réelle différence sur le champ de bataille »). De nouvelles aides sont encore annoncées, alors qu’en avril le Congrès américain a décidé d’un « paquet » pour l’Ukraine de 61 milliards de dollars.
Antony Blinken a également mangé une pizza tenue par un nationaliste ayant combattu au début des années 2010 dans le Donbass, puis joué de la guitare dans un bar underground pour reprendre Rockin’ in the Free World de Neil Young.
Du côté ukrainien, depuis le début du conflit, la narration est élaborée comme jamais dans l’histoire. Chaque jour, il y a une mise en scène.
En même temps, la Russie a réorganisé la tête de son armée. Le ministre de la Défense, Sergueï Choigou, a été remplacé par Andreï Belooussov. Cela a été tout de suite compris par tous les commentateurs. Car Andreï Belooussov n’est pas du tout un militaire, c’est un spécialiste de l’économie et de l’organisation de l’économie.
Sa mission est clairement d’organiser l’appareil d’Etat, l’économie et l’administration par rapport à l’armée. Concrètement, Belooussov est chargé de la mise en place du Capitalisme Monopoliste d’Etat. C’est un saut qualitatif très net.
Naturellement, la presse occidentale a affirmé que Sergueï Choigou avait été « limogé ». C’est tout à fait faux. Car ce personnage appartient au gouvernement depuis…. trente ans. Il est indéboulonnable, et a d’ailleurs été nommé… secrétaire du Conseil de sécurité de Russie. Il faut plutôt voir un renforcement de son utilité éventuelle si Vladimir Poutine décédait.
Alors que la guerre est intense en matériel, qu’elle exige une économie de guerre accentuée, il y a une contraction de tout régime voulant tenir le choc. C’est bien le cas ici.
Le poste occupé nouvellement par Sergueï Choigou appartenait à Nikolaï Patrouchev, qui l’avait depuis 2008. C’est une grande figure des services secrets russes et surtout sans doute le principal stratège de l’Etat russe. Il a désormais comme fonction officielle celui d’assistant du président russe Vladimir Poutine.
Un autre assistant nommé est Alexeï Dyumine. Spécialisé initialement dans la sécurité de Vladimir Poutine, il a ensuite été notamment vice-ministre de la Défense. Avec ces deux nouveaux assistants, le nouveau ministre de la Défense, et Sergueï Choigu secrétaire du Conseil de Sécurité, on a la mise en place d’une direction soudée et parfaitement reconnaissable.
C’est une centralisation pour assumer le conflit avec les pays occidentaux qui ont très clairement annoncé que ce serait l’escalade. Le régime ukrainien cherche d’ailleurs à provoquer celle-ci, ayant compris que si cela n’a pas lieu, l’armée russe l’emporte à terme.
Historiquement, il n’est pas bien difficile de comprendre ce qui se passe. L’escalade occidentale contre la Russie est strictement parallèle à l’agonie culturelle de la société française. On dirait que l’occident est peuplé de zombies allant mécaniquement à la guerre de repartage du monde afin de sauver le niveau de vie, le style de vie, les privilèges au niveau mondial.