Le scandale du 11 juin 2024, c’est la décision d’Eric Ciotti, à la tête du parti de la Droite classique « Les Républicains », de demander une alliance avec le Rassemblement national de Marine Le Pen et de Jordan Bardella.
Cela a provoqué des troubles internes très forts. Ce qui est le cas également au Parti socialiste, où beaucoup ne veulent pas d’une alliance avec La France insoumise. Naturellement, dans les deux cas, le camp d’Emmanuel Macron appelle les « modérés » à le rejoindre.
Parallèlement, la « gauche de la gauche », les syndicalistes, les associatifs s’agitent en diable, avec des appels, des rassemblements, des manifestations. On est ici dans une démarche à la fois d’hystérie petite-bourgeoise et de jeu théâtral.
Ce sont des simulacres d’engagement, afin de tenter de donner de l’énergie au « Front populaire », le nom scandaleux choisi pour le regroupement du Parti socialiste, du PCF, des Ecologistes, de La France insoumise, de Place publique, de Génération.s et de la Gauche républicaine et socialiste. Il faut vraiment lire la constitution du vrai Front populaire, dans les années 1934, 1935 et 1936, pour voir la différence complète avec aujourd’hui.
Car peu importe, au fond, qu’on assiste à un découpage en deux ou en trois du panorama français. Le fait est que les trois camps acceptent l’hégémonie américaine et la guerre contre la Russie. Que ce soit le camp « nationaliste », le camp « centriste » ou la « Gauche » gouvernementale, c’est la même ligne d’accepter le capitalisme, pour le faire pencher plus dans un sens ou dans un autre.
Pencher, c’est vraiment le mot : aucun camp n’a d’idéologie, d’ossature sur le plan des idées, de cadres formés, de valeurs politiques claires. C’est comme aux Etats-Unis, un affrontement dans une vaste bourse aux idées et aux lobbys, aux intérêts et aux ambitions, avec comme fracture une ligne séparant les « conservateurs » et les « progressistes », les « républicains » et les « démocrates ».
Il va de soi que quand on est réellement de gauche, on ne saurait relever d’un tel conflit interne au capitalisme. Et il ne faut pas converger avec un camp ou l’autre. Il y a ainsi des groupes qui se disent révolutionnaires, mais ils ont fantasmé sur le mouvement contre la réforme des retraites, ils fantasment les LGBT, ils délirent sur la Palestine, ce qui fait qu’en pratique, ils sont une simple fraction un peu extrême de La France insoumise.
Ce dont nous avons besoin, c’est d’un troisième camp, correspondant à l’autonomie de classe du prolétariat, sur le plan des idées, des valeurs, de la politique, des perspectives. Il faut contribuer à la vision du monde, à une lecture concrète des choses dans toute leur dignité, à une connaissance historique approfondie, à l’instar des dossiers sur des marqueurs historiques proposés par materialisme-dialectique.com.
Il faut de l’intelligence et de l’indépendance. Il ne faut pas céder aux sirènes d’un pseudo-activisme à l’américaine, qui ne sert que des processus électoraux et des modes « activistes ». Il faut réfléchir et s’organiser, sur la base de la raison, avec un programme comme fondement, une vision du monde comme moteur.
C’est cela qui permet d’échapper humainement à la contamination venant de la France capitaliste en pleine décadence, avec une société en décomposition. Il faut s’opposer à l’alternative Trump/Biden dans sa version française, en sachant que si au départ c’est difficile, la guerre contre la Russie qui se profile fera voler en éclats toutes les illusions.
L’arbre préfère le calme, mais le vent continue de souffler !