Les législatives françaises ne se fondent pas sur le principe de la proportionnelle, mais en termes de circonscriptions. Il faut donc attendre le second tour pour savoir combien de députés parviendront à rassembler une majorité.
Mais ce petit jeu de dimension locale n’a pas l’importance des tendances de fond historique. Il y a un attrait pour le Rassemblement national, qui a obtenu 33,5% des voix, alors que le « Nouveau Front populaire » a un score de 28,5%, la majorité présidentielle de 22,1%, la Droite classique de 9,7%.
Deux figures politiques de la Gauche l’ont d’ailleurs appris à leurs dépens, et ce malgré leur célébrité et leur populisme les ayant rendu « appréciables » pour un certain point de vue populaire. François Ruffin, un bourgeois se présentant comme un tribun populaire, est quant à lui loin derrière la représentante du Rassemblement National. Cela malgré ses gesticulations permanentes en tant que député et une surexposition médiatique très poussée.
Pire encore, Fabien Roussel, le dirigeant du PCF, a perdu son siège de député (obtenu en 2017 puis maintenu en 2022), ayant perdu dès le premier tour face à un représentant du Rassemblement national de Marine Le Pen et Jordan Bardella. Et ce malgré tout son style apéro-barbecue-voiture.
Cela montre bien qu’il y a une vague, si ce n’est de colère, de concassage. Le pays murmure, le peuple rumine, les esprits maudissent, les nerfs se tendent. Il y a quelque chose de cassé, comme une sorte d’innocence ou de fausse pudeur des Français par rapport à leur propre pays.
Cela implique qu’il se passe davantage de choses chez les électeurs du Rassemblement national que du côté de la Gauche gouvernementale rassemblée en le « Nouveau front populaire ». Comment pourrait-il en être autrement, puisque cette « Gauche » des bobos, des LGBT, des migrants, des centre-villes et du turbocapitalisme est répugnante pour les couches populaires ?
Voici des propos relatés par Le Figaro qui montrent le degré de caricature de cette fausse Gauche. On est dans un rassemblement parisien à la suite des élections, à Paris.
« Séverine (le prénom a été changé), elle, est une habituée des manifestations. Mais le rassemblement de ce soir a une autre saveur. Pour cette assistante sociale, l’arrivée du RN au pouvoir menace «la mixité», qui lui est si chère. Si elle est fière du score du NFP de ce soir, elle reste pessimiste pour le second tour.
«C’est trop tard, on aurait dû davantage convaincre les banlieues. Elles se sentent abandonnées par la gauche», estime-t-elle. Pour Séverine, quand le RN arrivera à Matignon, s’il gagne, Paris va se soulever. «Les JO seront foutus, ça c’est sûr», conclut-elle. »
Que peut-on faire avec ces gens pour qui il y a les centre-villes et les banlieues, et rien d’autre ? Avec ces gens formés par les universités bourgeoises, pétris dans le libéralisme et le relativisme, qui considèrent que le prolétariat n’existe plus ?
Normalement, il devrait y avoir l’idée d’une grande reconquête de la classe ouvrière, du prolétariat, en disant : la fainéantise de soutenir des populistes nationalistes doit être brisée, elle doit céder la place au drapeau rouge pour la bataille pour le Socialisme !
Et si cette idée n’apparaît pas là, elle est inéluctable. En fait, elle ne peut pas émerger spontanément. Elle ne peut être qu’une expression politique, idéologique, culturelle. Nous sommes là pour ça !