Après avoir salué le nouveau président iranien Massoud Pezeshkian fraîchement élu, le dirigeant « politique » du Hamas Ismael Haniyeh a été tué par une attaque israélienne en plein Téhéran, très tôt le 31 juillet 2024.
L’attaque a été ciblée de manière très précise et l’Iran n’a rien laissé filtrer quant au mode opératoire employé. Il s’agit sans doute d’un drone ou d’un missile. L’État israélien n’a pas revendiqué l’action, mais n’a rien démenti, ce qui est traditionnel lors de telles actions. Le gouvernement s’est contenté de se réjouir.
L’Iran a réagi en disant que :
« La République islamique défendra son intégrité territoriale, son honneur, sa fierté et sa dignité, et fera regretter aux envahisseurs terroristes leur acte lâche »
L’action est en effet un triple affront. Cela se déroule en pleine capitale, cela vise l’un des dirigeants les plus proches du régime iranien. Et, surtout, sur le plan culturel, l’hospitalité est une valeur suprême dans cette partie du monde. Être accueilli, c’est être mis temporairement sur le même plan que la famille.
La vengeance est donc garantie et l’État israélien le savait très bien. Son gouvernement est dirigé par la faction la plus radicale, dont Benyamin Nétanyahou est le représentant. Et sa ligne, c’est l’affrontement généralisé.
La veille, l’armée israélienne avait également tué à Beyrouth le dirigeant militaire le plus haut du Hezbollah, Fouad Chokr, figure du mouvement depuis 1985. Là encore, l’action était ciblée de manière méticuleuse.
Officiellement, c’est en réponse à une attaque du Hezbollah ayant tué une douzaine de personnes sur un terrain de football, dans la ville de Majdal Shams, sur le plateau du Golan. En réalité, cela fait plusieurs semaines que le gouvernement israélien chauffe à blanc et annonce une vaste offensive contre le Hezbollah.
L’emploi à chaque fois de matériel de haute valeur technique vise ici à intimider avant l’affrontement. Un affrontement qui promet d’être encore plus généralisé.
Le 29 juillet 2024, le président Recep Tayyip Erdoğan a ainsi annoncé, depuis sa ville natale de Rize, une possible intervention turque pour « protéger les Palestiniens ».
« Nous devons être très forts pour qu’Israël ne puisse pas faire ce genre de choses à la Palestine. Tout comme nous sommes entrés au Karabakh, tout comme nous sommes entrés en Libye, nous pouvons leur faire la même chose. Il n’y a aucune raison de ne pas le faire. Nous devons être forts pour prendre ces mesures. »
Rappelons que le Hamas relève du mouvement des Frères musulmans, au même titre qu’Erdoğan et le Qatar. Et alors que la Turquie, à ce titre, a soutenu les « rebelles » en Syrie, désormais il y a un changement de ligne et un « appel historique » d’Erdoğan au président syrien Bachar al-Assad.
Si l’on veut encore plus compliquer les choses, la Turquie est également à 100% avec l’Azerbaïdjan, une nation culturellement très proche. Et l’Azerbaïdjan, qui veut écraser l’Arménie et s’apprête à une nouvelle action militaire, ne cesse comme les fois précédentes de recevoir du matériel venant… d’Israël.
La guerre est en train de l’emporter au Moyen-Orient, conditionnée par le caractère absolu de l’affrontement sino-américain, le phénomène-clef qui refaçonne le monde.
Notre rôle est de combattre l’hégémonie mondiale et de par notre place, de rejeter l’Otan et la superpuissance américaine principalement!