La mort de Yahya Sinwar, le chef militaire du Hamas, le 16 octobre 2024 à Gaza, marque la fin de tout un cycle commencé le 7 octobre 2023.
Ce jour-là, le Hamas allié à toutes les autres forces politico-militaires de Gaza lançait l’opération Déluge d’al-Aqsa, qui a été un désastre absolu. Un désastre parce que des civils ont été tués, parce que des civils (dont des enfants) ont été enlevés, avec également des viols et des mutilations de femmes et de jeunes filles israéliennes.
Un désastre encore, parce que cela a permis à l’État israélien d’anéantir Gaza. La veille de ce « déluge », la société israélienne connaissait une situation de grande instabilité politique, avec une vague populaire de révolte contre le Premier ministre Benyamin Netanyahou. Un an après ce « déluge », Benyamin Netanyahou fait absolument ce qu’il veut, conduisant la destruction de Gaza, avec 40 000 morts.
Gaza est ravagée. Au moins 163 778 bâtiments ont été détruits et si l’armée israélienne a vraiment visé le Hamas – ce n’est pas un génocide – elle en a bien entendu profité pour déborder dans ses actions, afin de provoquer la mort, mais aussi les troubles, la désolation. Gaza n’est pas censée pouvoir se relever de sa situation – ça ne vise pas le génocide, mais c’est tellement destructeur que c’est génocidaire.
Gaza est sous contrôle israélien pour une bonne partie, alors que 1,9 million de Palestiniens ont dû fuir vers le sud, soit autour de 85% de la population de Gaza. C’est le drame.
Pourtant, en France, à « gauche de la gauche », la quasi totalité des gens considère que « l’opération Déluge d’al-Aqsa » est un acte de résistance, voire une réussite.
En quoi la destruction de Gaza est-elle une réussite ? Et s’il faut une preuve : où est la révolte palestinienne en Cisjordanie devant ce qui se passe ? Il n’y en a pas. Où est la révolte des masses arabes des différents pays au Maghreb et au Machrek ? Pareil, il n’y a rien.
Il n’y a rien parce que le Hamas n’est pas un mouvement populaire, c’est une excroissance bureaucratique porté par les Frères musulmans, dont les deux grands représentants actuels sont le Qatar et la Turquie. Il faut ajouter l’Iran, qui le soutien également.
L’Iran ! Qui soutient également le Hezbollah, un mouvement musulman chiite comme l’est justement le régime iranien, et dont le résultat est aussi lamentable que celui du Hamas. Car après Gaza, l’État israélien est passé au Liban.
Le but de l’armée israélienne est de permettre le retour de 60 000 habitants au nord d’Israël ; ceux-ci avaient fui en raison des roquettes du Hezbollah. Mais comme à Gaza, naturellement l’armée israélienne déborde et écrase, sciemment, afin de prendre le contrôle de la région. C’est son rôle, la superpuissance américaine finance Israël pour ça.
C’est la catastrophe sur toute la ligne. Mais revenons à la « gauche de la gauche ». Sa position est honteuse est criminelle. Son soutien à la Palestine est hypocrite et largement teintée d’antisémitisme ou de soutien à la religion musulmane. C’est une sorte de mode où pullulent des soutiens verbaux et des activités (fêtes, occupation de lieux comme à Sciences-Po) où des gens portent des keffiehs ou des maillots de football palestiniens en s’imaginant être les protagonistes de l’histoire.
C’est anti-démocratique et non-populaire, c’est un simple accompagnement folklorique d’un terrible drame historique. Et ce n’est qu’un début, car cela suit le conflit armé en Ukraine. C’est la troisième guerre mondiale qui se met en place, qui a déjà commencé même, avec en toile de fond l’affrontement sino-américain pour l’hégémonie mondiale.
La responsabilité de ceux et celles qui ne sont pas aveuglés par la situation, ni tétanisés par elle, c’est d’affirmer le drapeau rouge et de contrer les forces bellicistes, sans basculer dans un camp ou l’autre cherchant l’hégémonie, sans inventer ce qui n’existe pas !
Car, non il n’existe pas de camp démocratique dans l’Ukraine fasciste actuelle (c’est le prétexte du NPA pour soutenir le régime ukrainien). Non, le FPLP palestinien n’a rien de gauche, il est aligné sur l’Iran depuis bien longtemps et a une idéologie nationale-révolutionnaire dont Ilich Ramírez Sánchez « Carlos » est l’exemple même.
Oui, le but de Vladimir Poutine est davantage d’avaler l’Ukraine que de protéger la Russie de l’Otan. Oui, la société israélienne s’est stratégiquement posée comme valet de la superpuissance américaine et est prête à toutes ses basses œuvres, comme c’est le cas d’ailleurs depuis des décennies (avec le soutien aux pires régimes et les aides à la torture notamment).
On ne s’en sortira jamais par l’opportunisme, par le suivisme, par des plans machiavéliques. Le travail au service des masses exige la discipline et la patience, la raison et le courage. Il n’en a jamais été autrement, il ne peut pas en être autrement.