Nous avons ouvert une section « narcotrafic » fin octobre 2024, parce qu’il est pour nous évident que le capitalisme produit le cannibalisme social. Être de gauche, de la Gauche historique, ce n’est pas réclamer des allocations ou quelques postes d’enseignants, mais bien promouvoir un Nouvel Ordre. Car aucune illusion n’est à avoir dans le capitalisme – sinon, on en paie le prix.
La population française, gavée par le capitalisme en général et en particulier entre 1989 et 2020, commence à le découvrir. Les gens sont dépassés par ce qui se passe et le 1er novembre 2024 est un marqueur de plus.
Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre en effet, Poitiers a été le théâtre d’un événement particulièrement violent, dans le quartier des Couronneries, un de ces quartiers typiquement à l’abandon sur le plan social et culturel, et où vivent 6 000 personnes. Des individus en voiture ont commencé à tirer en direction d’un kebab, « L’Othentik », dont le nom révèle la nature typique de ce genre d’endroit.
Plusieurs personnes ont été grièvement blessées – dont un jeune de 15 ans sans histoires est en état de mort cérébrale – et une rixe entre deux bandes, avec une quarantaine de personnes, s’en est suivie.
Un panorama sordide de bout en bout, donc, avec comme accompagnement une mairie « écologiste » qui s’occupe des « cours d’école végétalisées et bâtiments scolaires à énergie positive ». Le capitalisme à visage humain est strictement parallèle à l’effondrement réel de la vie sociale.
Un effondrement de la vie sociale qui profite à fond du rejet de l’universalisme et du collectivisme. Les origines ethniques sont essentielles ici, puisqu’on est dans une démarche clanique – patriarcale pour l’affrontement à Poitiers. On parle de gens d’une immigration profondément marquée par le féodalisme, le tout dans une France individualiste incapable de proposer des modèles universels, des valeurs universelles.
C’est exemplaire de la pétrification de la société dans le relativisme et de l’individualisme, et de son implosion en même temps.
L’affaire a fait grand bruit, également parce que de manière erronée le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a parlé de 400 à 600 personnes. Il a voulu marquer les esprits, et a d’ailleurs repris le thème de la « mexicanisation ». Il tente de se placer comme vecteur d’un combat contre le narcotrafic. C’est totalement vain.
Pourquoi est-ce vain? Parce que le combat contre le narcotrafic ne peut être mené que collectivement, et pour cela il faut un État démocratique et populaire. Un État capitaliste porté par une bourgeoisie décadente ne peut rien faire, à part accompagner les trafics, oscillant entre répression et corruption. Comme au Mexique, soit, mais aussi comme aux États-Unis, où la violence sociale est endémique également, absolument partout.
La France s’américanise en ce domaine également, voilà tout. D’ailleurs, à Poitiers, la police a dû lancer des grenades lacrymogènes pour pouvoir arriver sur les lieux et enquêter. Et dans la même nuit, une autre personne subissait des coups de feu à Clermont-Ferrand, et encore une autre à Villeurbanne, et encore trois autres à la sortie d’une boîte de nuit non loin de Valence.
Quelques jours auparavant, un enfant était grièvement blessé par une kalachnikov à à Pacé (Ille-et-Vilaine), près de Rennes, son père fuyant en voiture des concurrents criminels. A Châtillon, en banlieue parisienne, en plein centre-ville, des jeunes de 17-19 ans avaient également commencé à tirer au fusil à pompe, au niveau d’une station de tramway.
Bien entendu, il s’agit de trafic de drogue, mais la mairie joue l’hypocrisie à fond : « il est à ce stade impossible de déterminer dans quel cadre ces faits sont survenus ». Quel mensonge grotesque !
Dans la journée du premier novembre également, dans l’après-midi, c’est à l’arme de guerre qu’une personne était abattue à Valence dans le quartier Polygone.
Il ne faut pas faire de démagogie et il faut dire les choses comme elles sont : les Français ont ce qu’ils méritent, et ce n’est qu’un début.
Les Français ont rejeté le Socialisme, le collectivisme, l’universalisme. Pour eux, il faut être inclusif et libéral, consommateur et sans jamais rien imposer comme valeurs.
Le résultat, le voilà, et ce n’est que le début. La Culture a un prix, la Société a un prix, et quand on ne veut pas le payer, on récolte le chaos et la barbarie, avec le cannibalisme social comme toile de fond.
D’où notre mot d’ordre : Socialisme ou retombée dans la barbarie ! Il nous faut un nouvel État !