Dans le cadre de la « découverte » de l’importance du narcotraffic, deux députés ont fait des propositions chocs qui, en réalité, relèvent de la démagogie et montrent que l’État bourgeois est incapable de faire face à la situation.
Jean-Philippe Tanguy, de l’extrême-Droite (RN), plaide ainsi pour de courtes peines de prison contre les consommateurs de drogue. Karl Olive, député faisant partie de la majorité présidentielle, prône lui le recours à l’armée.
Deux propositions non pas absurdes en soi, mais totalement irréalistes. Dans une société libérale, la tendance est à la dépénalisation au nom du « choix individuel ». On ne peut donc pas mettre en prison des consommateurs de drogue.
Quant à l’armée, il faudrait qu’elle soit populaire dans sa composante et sa direction, avec des ramifications dans tout le peuple, avec un appui politique et culturel démocratique. Ce n’est pas du tout le cas, bien entendu. Donc l’armée, qui n’est pas formée pour ça, ne peut pas réaliser une telle mission.
Après, en soi, du point de vue qui doit être le nôtre, du point de vue de l’étoile rouge, il faut effectivement la répression, avec la prison (ou plutôt le camp de travail pour rééduquer) et l’intervention de l’armée (rouge).
Il faut également, et c’est impératif, mener une révolution culturelle. Il y a cinq millions de personnes au moins qui fument du cannabis une fois dans l’année, au moins 850 000 le font chaque jour. Ces gens-là doivent se transformer, ils doivent changer. Pour changer, il faut une nouvelle conscience, une nouvelle culture.
Et une telle chose, la société française d’un capitalisme en crise ne peut pas le mettre en place. Les choses ne peuvent qu’empirer.
En fait, la question même fondamentale est celle de la police. Les policiers n’ont plus rien à voir avec ceux d’il y a quelques décennies, ils ne sont plus du tout ces esprits fachos venant d’endroits arriérés. Ils sont de la force de travail militarisé et jeté en pâture. Ils servent de tampon pour essayer de faire tenir les choses… Ce qui est impossible, d’où leur rancoeur.
La proposition du député Karl Olive, partisan d’Emmanuel Macron, reflète cette logique de sacrifice des policiers :
« Je pense qu’on devrait tester aussi le mix entre la police nationale, la police municipale et des militaires, pour envoyer un véritable électrochoc dans ce pays lorsqu’il y a de tels drames. »
C’est là une logique de militarisation qui n’a rien à voir avec ce qu’est la police, et qui montre bien qu’ici, ce dont il s’agit, c’est de faire en sorte que les policiers deviennent des soldats, de la chair à canon.
La logique de Karl Olive est d’ailleurs purement démagogique, car sa logique, c’est celle du « pourquoi pas ». Du « pourquoi pas » en sacrifiant les autres.
« Pourquoi on n’essaierait pas ? À un moment donné, ces gens-là ne nous respectent pas. Ils pourrissent la vie de l’immense majorité de Français qui veulent simplement bien vivre ensemble. On n’a aucun cadeau à faire à ces gens. »
Une chose est certaine en tout cas : seule la Gauche historique, celle qui veut un État socialiste, est en mesure de proposer quelque chose de réel. La fausse gauche, celle des bobos, ne proposera rien du tout, car la consommation de drogues est dans leur « culture » (à l’instar de l’affaire Andy Kerbrat), et de toutes façons, ils sont dans le libéralisme culturel et le misérabilisme.
Quant à la Droite, oui, elle proposera toujours plus de choses. Cela sera cependant de la démagogie, car la bourgeoisie est décadente, elle ne peut rien porter comme projet de civilisation. Il suffit de voir les grandes figures de la Droite la plus dure : à part exprimer de la nostalgie, ils ne savent rien faire.
Philippe de Villiers s’exprime désormais systématiquement dans le JDnews, la petite revue fournie avec le Journal du Dimanche. Il dresse des constats de décadence, mais tout ce qu’il sait dire c’est que c’était mieux avant. Il est incapable d’affronter la crise des valeurs, qu’il ne sait que constater avec une forme de romantisme idéaliste.
La vérité, c’est que la société française se ratatine, et que commence l’époque de l’affirmation stratégique de l’État démocratique et populaire, de l’État socialiste. C’est le début du parcours, inéluctable, de la révolution en France.