Il est donc trop tard : les dés ont été jetés, on peut voir le résultat. L’escalade militaire française contre la Russie est un programme installé dans l’appareil étatique français, et dans la société française.
On le savait, de toutes façons. Lors de l’annonce de la mise en place par la France d’une brigade ukrainienne, « Anne de Kiev« , strictement personne n’en a parlé à gauche, à part justement agauche.org. Les gens à gauche ont soit la trouille, soit ils sont ouvertement favorables au régime ukrainien (Nouveau Parti Anticapitaliste, Lundi Matin…), soit ils veulent la « paix » (le PRCF, Lutte Ouvrière).
La paix ! Il est trop tard pour la paix. Quand on laisse les capitalistes faire ce qu’ils veulent, en période de crise, la sentence tombe d’elle-même. Il ne peut pas en être autrement.
La visite du nouveau chef de l’Otan, Mark Rutte, le 12 novembre 2024, vient le confirmer. Il avait une mission : faire en sorte que les Européens prennent le relais des États-Unis dans le soutien généralisé au régime ukrainien. C’est une réussite pour lui : Emmanuel Macron a été très volontaire dans sa soumission.
La France investira militairement et s’engagera pleinement dans le soutien militaire au régime ukrainien, et ce jusqu’au bout. Dit autrement : la Russie doit tomber, afin qu’elle soit accaparée et permette de relancer le capitalisme occidental, notamment français.
Et pour que les choses soient sans ambiguité, Emmanuel Macron a bien parlé d’un programme qui a la priorité absolue et qui est prévu dans la durée.
« Il nous faut une Ukraine forte, une Europe forte et une Alliance [c’està-dire l’Otan] forte. Et au fond, ce triptyque est notre agenda collectif pour les mois et les années qui viennent.
Une Ukraine forte, d’abord, cela veut dire que le soutien à ce pays agressé par la Russie demeure une priorité absolue. »
Emmanuel Macron a parlé du renforcement massif de l’armée française, dans le cadre de l’Otan. Il faut que l’Europe investisse militairement et ne compte plus simplement sur les États-Unis, il faut soutenir le régime ukrainien depuis l’Europe, etc. : les ordres américains sont suivis, la marionette Macron a bien appris sa leçon
Voici comment l’Otan présente justement la « discussion » menée, alors qu’en réalité ce fut un acte de soumission de la France aux ordres émanant de la superpuissance américaine.
Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a rencontré ce mardi (12 novembre) le président de la République française, Emmanuel Macron.
Les deux dirigeants ont discuté de la nécessité d’intensifier le soutien à l’Ukraine, d’accroître la production de défense et de développer la coopération entre les industries de défense de part et d’autre de l’Atlantique.
Il s’agissait de la première visite officielle du secrétaire général à Paris depuis sa prise de fonctions. À cette occasion, M. Rutte a souligné que les capacités militaires du haut du spectre dont est dotée la France ainsi que l’expertise des forces armées françaises jouaient un rôle important pour la sécurité collective de l’Alliance (…).
Les deux hommes ont également discuté de la nécessité d’intensifier le soutien à l’Ukraine avant l’hiver, qui pourrait être le plus difficile qu’ait connu le pays, la Russie n’ayant de cesse de cibler les infrastructures énergétiques ukrainiennes.
M. Rutte s’est félicité du travail effectué par la France pour former et équiper une brigade entière de l’armée ukrainienne, la brigade Anne de Kyïv, et il a salué l’engagement pris par Paris de livrer des avions de combat Mirage au début de l’année prochaine.
« La France a fourni à l’Ukraine des systèmes d’artillerie de pointe, des systèmes de défense aérienne, des missiles de croisière et des véhicules blindés », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, le secrétaire général s’est dit préoccupé par le fait que la Russie, la Chine, l’Iran et la Corée du Nord resserraient leurs liens sur le plan militaire, ajoutant que cette situation constituait une menace pour la sécurité de l’Europe et la paix dans le monde.
Avant son entretien avec le président français, le secrétaire général s’est rendu sur l’un des sites de Thales, fleuron de l’industrie de défense française. Sur place, M. Rutte a rencontré de jeunes talents et des ingénieurs qui travaillent au développement de capacités de pointe au profit des pays de l’Alliance.
Ce dernier point, au sujet de Thales, est tout à fait exemplaire. Les Français vivent dans une sorte de bulle sociale impérialiste, ils ont un vrai confort de vie, malgré le contexte de déliquescence générale. Il est parlé vaguement d’écologie, mais c’est surtout pour dire qu’il faut que le monde reste comme il est encore longtemps.
Et, donc, les Français sont très fiers de Thales, ils sont très fiers de l’appareil industriel de pointe français dans l’armement, tout comme ils apprécient de vivre dans une puissance majeure, et ils comptent bien maintenir leurs privilèges à l’échelle mondiale…
Rien n’est plus éloigné de la mentalité française de novembre 2024 que de se sacrifier pour une Cause, et encore moins d’affronter la guerre… surtout si elle est française pour des intérêts apparemment français.
Ce n’est que quand les choses tourneront très mal qu’une prise de conscience surgira. Ce fut pareil en 1914-1918. C’est pour cela qu’il faut faire comme Rosa Luxembourg en Allemagne, et Lénine en Russie. Il faut assumer la ligne le défaitisme révolutionnaire, il faut vouloir la défaite de son pays n tant que puissance aux visées impérialistes.
Quiconque ne voit pas ça comme aspect principal se place en-dehors du processus historique en cours !