Alors qu’on s’avance vers la fin d’une période d’un an d’escalade militaire française en Russie, commencée le 26 février 2024 par les propos d’Emmanuel Macron sur l’envoi de troupes, le président ukrainien Volodymyr Zelesnky a décidé d’accentuer la narration en ce sens.
Il a en effet appelé à la présence de troupes occidentales en Ukraine ; cela forcerait la Russie à la paix. Cela a le mérite de la clarté. Et c’est nouveau, du moins c’est la première fois que c’est dit tel quel, ouvertement.
Et c’est passé totalement inaperçu, même si l’information a été diffusée dans tous les médias, au milieu de bien d’autres choses, car c’est la panique générale alors que Donald Trump va assumer la présidence américaine.
L’intégralité des propos de Volodymyr Zelensky n’ont pas été retranscrits, néanmoins, dans ce qui a été diffusé, on a systématiquement la même chose. Voici la version de Ouest France.
« Le dirigeant ukrainien a prié ses alliés d’envoyer des troupes sur le sol ukrainien.
« Le déploiement de contingents de partenaires est l’un des meilleurs instruments » pour « forcer la Russie à la paix », a-t-il déclaré, demandant également à ses alliés de « participer encore plus activement » au développement d’un « arsenal de drones » pour l’Ukraine, des engins devenus incontournables dans cette guerre. »
Les Échos ajoutent cette petite phrase aux propos tenus :
« Soyons plus pragmatiques pour rendre cela possible. »
Ces propos ont été tenus en Allemagne, lors d’une réunion du « Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine » dans la base aérienne de l’armée américaine à Ramstein.
C’est dire s’ils sont importants. S’ils sont sortis, s’ils ont été rendus publics, c’est qu’il y a l’aval de l’Otan, soit pour mettre de l’huile sur le feu, soit de manière plus élaborée pour généraliser une narration à ce sujet.
C’est naturellement un peu des deux alors qu’on marche à la guerre. Volodymyr Zelensky s’est également rendu dans la foulée à Rome rencontrer Giorgia Meloni, à la tête du gouvernement italien et farouche soutien de l’Otan.
Elle a évidemment annoncé un soutien complet au régime ukrainien.
L’Allemagne a rappelé son soutien au régime ukrainien et le Royaume-Uni a promis 30 000 drones remis conjointement avec l’Estonie. On sait que la Pologne est dans la boucle ; il ne manque plus qu’une accélération du côté français.
C’est la scène nécessaire d’un acte tragique, où la superpuissance américaine se « désengage » de la scène européenne pour se tourner contre son concurrent, la superpuissance chinoise. Les pays européens se voient attribués le rôle de grand pourvoyeur et de grand soutien au régime ukrainien.
On est dans la mise en place de la bataille pour le repartage du monde.
Ce qui se passe est évident ; l’agitation générale qu’on a dans tous les journaux ne laisse aucun doute. Entre les propos de Donald Trump sur le Groenland, la Canada et Panama, et toute cette pression autour du soutien au régime ukrainien, il faut se forcer à ne pas voir la réalité pour ne pas constater la marche à la guerre.
Se forcer, oui, il faut le dire, les masses françaises se forcent à ne pas voir, afin de ne rien assumer. Elles veulent conserver jusqu’au bout leur confort petit-bourgeois propre au centre du capitalisme. C’est une sorte de version moderne du confort paysan d’avant 1914.
Et de quel confort parle-t-on : d’une vie d’exploitée, d’aliénée, avec des avantages matériels indéniables par rapport au reste du monde, mais pour quelle perspective d’épanouissement ?
Oui, il faut le dire, rien n’est possible sans rupture subjective, sans déchirure de la passivité des masses, sans acceptation de l’esprit de sacrifice, sans reconnaissance de la nécessité du Socialisme pour empêcher le retour dans la barbarie.
Et dans ce processus, il faut une avant-garde fondée sur la Gauche historique, forgée dans l’acier pour tenir le choc face aux événements.