Les réseaux sociaux pourraient être fondamentalement utiles, et ils le sont à petite échelle, à bas niveau, exactement comme sont utiles les marques Nike et Adidas, les montres pour running, les clubs pour aller danser la nuit, les cafés, Spotify et Netflix.
Un peu, oui, si on agit de manière consciente, en choisissant bien avec réflexion. Mais si jamais on bascule… alors on relève de l’hyperactivité du capitalisme.
C’est pour cela que les réseaux sociaux peuvent être utiles, un peu, sur le plan personnel, mais certainement pas comme phénomène de masse. Voilà pourquoi agauche.org n’utilise pas les réseaux sociaux et ne les utilisera pas.
Nous affirmons la Gauche historique, celle qui dit qu’il faut être conscient, qu’il faut réfléchir, qu’il faut étudier, qu’il faut s’organiser. Nous ne sommes pas là pour produire des biens de consommation idéologiques.
D’autres l’ont fait, et que s’est-il passé ? Ils se sont imaginés être une Gauche utilisant Twitter, Facebook, Instagram, et ils sont devenus une Gauche Twitter, Facebook, Instagram.
Alors, oui, ils ont recruté du monde, ils font du bruit, on entend parler d’eux. Mais pour donner quoi, concrètement ? Rien à part le fait de recruter, de faire du bruit, et qu’on entende parler d’eux. C’est une sorte de serpent qui se mord la queue.
Le débat sur le rachat de X (ex Twitter) par Elon Musk a provoqué ici un faux débat, et des écologistes comme Yannick Jadot et Sandrine Rousseau se sont empressés de dire qu’ils quittaient X. Sauf qu’il ne fallait jamais y être.
Twitter, désormais X, c’est un gouffre à remarques faciles qui n’engagent à rien, c’est l’équivalent sur le plan du contenu des discours mensongers qui sont racontés sur les applis de rencontre. C’est faux comme toutes les promesses de bonheur faites par le capitalisme.
Croire que X, ou Facebook, Instagram, Telegram… puissent être des lieux de « bataille », c’est confondre le virtuel et le réel, le monde aliéné des idées dans le capitalisme et la réalité.
Voici un exemple d’une prétention à la bataille ; c’est écrit par Révolution permanente, mais c’est secondaire, car toute la gauche prétendument militante a le même discours où la surestimation côtoie la prétention, la vanité à l’inutilité.
Ces derniers jours, une vague de médias et de politiques annoncent leur départ de X. RP [=Révolution Permanente] a décidé de rester, comme il restera sur les autres plateformes possédées par des milliardaires (…).
Face aux tendances réactionnaires qu’incarne Musk, il n’y a pour nous qu’une seule voie : lutter pour renverser ce système, en refusant tout défaitisme, et en continuant à mener la bataille sur X comme sur Instagram, Facebook, Tik Tok ou Youtube, qui drainent larges secteurs de la population, pour ne pas laisser le terrain à l’extrême-droite.
Regarder en face le système tel qu’il est, sans illusions sur aucun bourgeois, à l’heure de la réhabilitation du PS et du retour d’impérialistes bon teint comme De Villepin. Continuer de faire ce que nous avons toujours fait : défendre une stratégie ouvrière et révolutionnaire pour affronter la période de crise, et donner la parole aux travailleurs, à la jeunesse et aux classes populaires ainsi qu’à leurs combats.
#JeQuitteX : pourquoi Révolution Permanente a décidé de rester
C’est beau comme un discours sucré justifiant une participation aux élections parlementaires, puis à un gouvernement. Parce qu’il ne faut pas se mentir : quelqu’un qui ne veut surtout pas critiquer les gens, c’est quelqu’un qui veut faire des affaires.
Quand on dit : il y a de larges secteurs de la population, il faut donc en être, on refuse par définition d’avoir un esprit critique. On accepte le choix des gens, on accepte le cadre où ils agissent, et on fait avec.
On arrive à la situation alors bien connue du jeune révolutionnaire qui rêve de révolution et se retrouve à agir comme le pire réformiste au monde, parce que les gens en sont là.
En réalité, si on est révolutionnaire, et même si on ne l’est pas mais qu’on accepte des valeurs fondamentales de la Gauche, on ne traîne pas sur les réseaux sociaux, qui sont une monstruosité aliénante, un fanatisme « court termiste » précipitant les gens dans une frénésie aliénée.
On ne saurait s’imaginer faire avancer les choses sur des outils consuméristes mis en place par des très grosses structures capitalistes ne laissant rien au hasard. Ou alors on est naïf, ou alors on ment.
La Gauche historique, c’est la raison, la conscience. Il faut savoir se couper de la frénésie, à la fois vaine, consternante et mensongère !