La classe dirigeante et plus généralement le personnel politique français a bien compris le poids délirant et néfaste pris par le trafic de drogue en France, à tel point qu’est surgi il y a peu de temps l’expression de « narcotrafic » sur le modèle d’Amérique latine, comme pour mieux illustre l’ampleur du problème.
La bourgeoisie a, on le sait bien, sombré dans le relativisme quant à l’usage des drogues, voudrait surtout que la drogue circule calmement, sans heurts. À ce titre, il semble plus que probable que la vente à domicile ne continue à s’étendre pour répondre en apparence à la « paix civile ».
Des tas de mesures législatives sont ainsi discutées pour faire mine de prendre en compte la situation et de prétendre proposer des solutions pour rassurer le peuple effrayé par le délitement en cours. Mais tout est vain car la véritable question de fonds est mise sous le tapis : pourquoi tant de consommateurs ? Pourquoi un tel besoin de se défoncer, de se shooter ?
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Selon l’Office française des drogues et des toxicomanies (OFDT), il y aurait en France 1,1 million de consommateurs annuels de cocaïne en 2024, contre 660 000 en 2017 !
On compterait 750 000 usagers d’Ecstasy/MDMA dans l’année 2024. Et évidemment, la France est une championne de consommation de cannabis, avec 5 millions de consommateurs réguliers…
On peut bien mettre toutes les mesures que l’on veut sur les réseaux de vente de drogue, dans le principe cela n’y changera rien. Car le marché de la drogue est un marché illégal qui fonctionne en forme inversée d’avec un marché légal, ici c’est la demande qui influe sur l’offre proposée et non l’inverse.
La drogue ne répond pas à un besoin humain qui peut donc être façonné et, le plus souvent malmené, par l’offre capitaliste, mais à un désir d’évasion ou de décompression qui appelle l’offre à se constituer.
Il est vrai que la production a été décuplée par les cartels et les mafias, mais c’est secondaire car il y avait de toute manière un terreau fertile pour l’absorption de telles quantités de drogues. Cela se voit bien avec l’expansion des drogues de synthèse qui offrent des principes psychoactifs toujours plus accrus.
Répression ou non, un trafiquant de perdu, ce sont dix de retrouvés.
Il n’est pas question de dire qu’il ne faille pas durement couper les têtes, des trafiquants aux réseaux de blanchiment en passant par les agents et avocats corrompus, mais le moteur n’est pas dans « le haut ». Il est dans « le bas », dans l’appel d’air immense réalisé par les consommateurs.
Des consommateurs qui pour l’immense majorité ne sont pas des toxicomanes comme veut le faire croire sur un mode misérabiliste la fausse-gauche bobo, pour mieux continuer en réalité à légitimer sa petite défonce personnelle.
La question de la « toxicomanie » est généralisée, elle est devenu un mode de vie à part entière et alors il s’agit de la prendre en compte comme un problème social et culturel et non pas simplement comme quelque chose de psychiatrique.
C’est la société française qui est défoncée, déglinguée, et il faut ajouter ici la consommation également d’alcool. On a affaire à une société décadente qui se laisse couler dans les limbes de l’enfer pour mieux participer coûte que coûte, vaille que vaille, à la marche forcée du capitalisme.
Il faut un changement de mentalités. Le déferlement de drogues en tous genres dans la société française montre qu’elle au bord du craquage nerveux, psychique. Et pour s’éviter cette craquage, cette grande confrontation avec le réel, elle tient par des psychotropes.
Être de gauche c’est refuser cette mentalité décadente, qui voit les esprits sombrer dans la léthargie ou le spasme ultra-nerveux pour mieux renier toute volonté d’organisation pour s’émanciper d’une société pourrie. Il faut oser voir clair, oser se confronter au réel, oser vouloir changer les choses !
Car comment lorsqu’on est consommateur régulier de cannabis ou de cocaïne ne peut-on pas avoir de remords quant aux conséquences des trafics sur la vie des habitants des quartiers les plus pauvres en France ? Et surtout, surtout, sur l’ultra-violence qui gangrène les peuples du Tiers-Monde ?
Et lorsque demain sera généralisée la livraison à domicile, on sera heureux de se faire livrer sa défonce par des petits domestiques à la solde de gens sans foi ni loi ?
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Il faut vraiment être un enfant pourri gâté du capitalisme occidental pour ne pas avoir de remise en question sur cette consommation.
Cette consommation délétère doit cesser car c’est le sens de l’Histoire.
L’Humanité n’a plus besoin de psychotropes et d’halluciner sur sa condition : elle mange à sa faim, dispose facilement de la musique et des meilleures œuvres d’art, peut embrasser les connaissances scientifiques les plus vastes grâce à internet. La drogue était déjà absurde avant. Avec le niveau de vie et les possibilités d’épanouissement qu’on peut avoir, ça l’est d’autant plus.
Les psychotropes, mais aussi le tabac et l’alcool, sont autant de moyens qui maintiennent l’Humanité en arrière, dans le passé et cela sert évidemment la bourgeoisie, classe décadente qui veut figer l’Histoire.
Il faut aller à la confrontation avec tout ce qui empêche le développement entier de la conscience humaine, des facutés humaiens.
La société française a besoin d’une révolution culturelle en lien avec la destruction du capitalisme moisi. À la Gauche de se battre pied à pied contre la banalisation de la drogue, son relativisme, sa décadence. C’est une exigence de Civilisation !