Le Président français Emmanuel Macron a convoqué lundi 17 février 2025 une réunion européenne en urgence sur la question de la guerre en Ukraine. La France, qui depuis un an assume quotidiennement l’escalade face à la Russie en ayant mis sur la table la question de l’envoi de troupes, était obligée de réagir.
En effet, la situation est à un tournant. Pour Donald Trump, l’orientation est claire : son souci est uniquement la superpuissance chinoise, la superpuissance américaine ne doit se concentrer que là-dessus. Hors de question de s’embourber dans une guerre secondaire, dont le front est plus ou moins figé, dont la résolution est ingérable politiquement.

Ce qui se passe est donc simple à comprendre. La superpuissance américaine a renoué contact avec la Russie pour engager un pacte de non-agression, ou plutôt un désengagement du conflit en Ukraine. Nulle question d’être pro ou anti Ukraine, mais plutôt de laisser les Européens se débrouiller.
Donald Trump a été très clair sur le sujet depuis son élection. Son vice-président JD Vance l’a été tout autant dans ses messages envoyés aux Européens lors de son discours à la Conférence de sécurité de Munich le vendredi 14 février.
En fait il l’a été, car il a ouvertement esquivé le thème. Il était attendu sur la question ukrainienne, mais il a parlé immigration et liberté d’expression, avec beaucoup de reproches adressés aux dirigeants européens. Il n’a pas parlé de continuer le soutien américain à l’Ukraine.
Tout s’est ensuite très vite emballé. Il y a eu, ou en tous cas il est laissé entendre qu’il y a eu un échange téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine, puis il y a eu l’annonce d’une rencontre bipartie à Ryad en Arabie saoudite, pays dont les dirigeants sont réputés proches de Donald Trump, mais qui n’a jamais appliqué les sanctions contre la Russie.
Ce sont directement le secrétaire d’État américain Marco Rubio et son homologue le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov qui se rencontre ainsi le mardi 18 février 2025. Le fait même que cette rencontre ait lieu, alors que la superpuissance américaine faisait tout depuis trois ans pour tenter de reléguer la Russie au ban des nations, éclaire à lui seul la situation nouvelle.
Pour autant, il ne s’agit pas ici de s’imaginer faire de la géopolitique, de réfléchir à ce que pourrait penser ou vouloir Donald Trump, à savoir dépecer les matières premières de l’Ukraine, neutraliser la Russie par rapport à la Chine, lancer une vague « Republican » contre les « Democrats » en Europe, etc.
Ainsi ne se déroulent pas les choses. Les dirigeants corrompus et décadents de ce monde n’ont pas la conscience historique de ce qu’ils font. Ils ne raisonnent pas, ils agissent, mais tels des somnambules, allant forcément à la guerre, car telle est l’issue maintenant que la guerre de repartage du monde est lancée et ancrée.
À moins que les peuples du monde, éclairés par les meilleurs éléments de leur classe ouvrière, ne les empêchent : les superpuissances vont à la guerre. C’est ainsi et seulement ainsi que l’ont peut considérer cette nouvelle situation concernant l’Ukraine.
Voici donc la nouvelle situation.
L’Europe de l’Ouest, qui est depuis trois ans maintenant nettement une colonie américaine, avait pour rôle d’assurer le soutien à la guerre américaine contre la Russie. Les instructions ont changé : les États-Unis se retirent de la guerre et les Européens vont devoir assumer eux-même la guerre.
Quitte à ce que cela passe par une trêve de quelque temps, en attendant que la préparation soit plus effective, car les armées européennes sont en pratique très faibles et peu préparées.
Emmanuel Macron, le chef de la bande des va-t-en-guerre européens, a donc convoqué ses principaux homologues dans ce but. Il a pris soin bien sûr auparavant de recevoir les consignes américaines, puisqu’il s’est entretenu par téléphone avec Donald Trump juste avant la réunion en fin d’après-midi.
Étaient présents :
- le chancelier allemand Olaf Scholz,
- le premier ministre britannique Keir Starmer,
- la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni,
- le Premier ministre polonais Donald Tusk,
- le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez,
- le Premier ministre néerlandais Dick Schoof,
- le Première ministre danoise Mette Frederiksen,
- le président du Conseil européen António Costa,
- la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et
- le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte.
On ne saura pas ce qui s’est dit, car le sujet est bien trop brûlant. Pourtant, il faut avoir conscience des choses et les dires : le Président français a convoqué ses principaux homologues européens (sous supervisions de l’Otan) pour discuter de la présence militaire en Ukraine.
C’est un basculement très grave et significatif vers la guerre mondiale, qu’il faut absolument dénoncer. L’heure est grave, extrêmement grave, et personne ne semble en avoir conscience, comme avant la Première Guerre mondiale.
Car il est hors de question d’accepter le mensonge officiel qui veut que la présence militaire en Ukraine se fera dans le cadre d’un accord de paix, ou d’une trêve. Il ne faut pas être formel : ce sont les faits qui comptent, et on parle ici de troupes massivement présentes dans un contexte d’affrontement de haute intensité.
D’ailleurs, cela ne trompe pas, les dirigeants français sont extrêmement agressifs vis-à-vis de la Russie, à aucun moment il n’est considéré la paix, ni une marche en arrière dans leur engagement belliciste forcené.
Il faut bien avoir en tête qu’il a été question dans la même journée de renforcer l’arsenal militaire envoyé en Ukraine, avec une quantité « minimum » d’un million et demi d’obus d’artillerie.
Si Emmanuel Macron est l’organisateur de la bande (en convoquant la réunion), il aura fallu compter dans la journée surtout sur Donald Tusk pour être celui qui dit les choses : il faut renforcer « immédiatement » les capacités de défense de l’Europe. De « défense » pour attaquer la Russie, bien entendu, car l’Europe n’est aujourd’hui « pas en mesure » de contrer le potentiel militaire de la Russie.
Du côté britannique, il été attribué le rôle d’être ceux qui assument, en sortant ni plus ni moins que l’information de la possibilité de l’envoi de troupes britaniques en Ukraine. Depuis la France avec Emmanuel Macron il y a un an, personne ne l’avait fait aussi clairement.
Et c’est finalement le dirigeant de l’Otan qui a résumé les débats, assez tard dans la soirée :
« L’Europe est prête et a la volonté de se renforcer, de prendre l’initiative de fournir des garanties de sécurité à l’Ukraine. »
Voilà où en est le monde en ce mois de février 2025 : au bord de la troisième guerre mondiale, avec les dirigeants européens se réunissant en toute opacité à Paris pour préparer cette guerre.
Il faut dénoncer la guerre, il faut casser les plans des laquais européens de la superpuissance américaine qui sont chargés de la guerre à la Russie ! Il faut empêcher la guerre par tous les moyens nécessaires, tel est l’honneur et la mission historique de la Gauche, la vraie.