Deux jours après avoir convoqué à Paris tous les dirigeants européens le 17 février 2025, Emmanuel Macron a réédité une réunion au sujet de l’intervention militaire en Ukraine.
Le black-out a été total : si les médias ont tous parlé de cette réunion du 19 février 2025 avant qu’elle ne se tienne, le silence a été complet une fois qu’elle s’est tenue.
Emmanuel Macron s’est de son côté contenté de publier sur X (Twitter) ces propos suivants plus lourds de sous-entendus qu’autre chose.
« La position de la France et de ses partenaires est claire et unie. Nous souhaitons une paix en Ukraine qui soit durable et solide. »
La seule information qui soit sortie de cette situation, indirectement, c’est qu’Emmanuel Macron va se rendre dans quelques jours aux Etats-Unis pour aller discuter avec Donald Trump.
Cela rend la séquence totalement folle. C’est un moment historique, un drame qui se joue dans l’indifférence totale (absolument personne à gauche n’en parle, pas même à gauche de la gauche).
Que sait-on de ce qui s’est passé le 19 février 2025 ? Car il faut absolument documenter tout cela, remplir la chronologie de l’escalade militaire contre la Russie, car c’est une arme permettant de prendre conscience de qui se passe, de ce qui se développe, de ce qui se met et s’est mis en place.
On sait que la réunion organisée par Emmanuel Macron s’est tenue sous la forme d’une visionconférence.
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N’étaient physiquement présents à Paris que le premier ministre luxembourgeois Luc Frieden et le président roumain par intérim Ilie Bolojan.
La présence de ce dernier est d’une importance capitale : la Roumanie joue un rôle essentiel dans le dispositif militaire français dans sa tentative d’aller à l’Est. Et le contexte est plus que tendu puisque les élections présidentielles roumaines ont été « annulées », car un candidat nationaliste a gagné, et il avait une ligne favorable à la Russie.
Ont participé au moyen de la visioconférence les chefs d’État et de gouvernement des pays suivants : les trois États baltes (Lettonie, Lituanie, Estonie), la Belgique, la Bulgarie, Chypre, la Croatie, la Finlande, la Grèce, l’Irlande, le Portugal,la République tchèque, la Suède, la Slovénie.
Il faut ajouter à ces pays le Canada (avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau, la Norvège et l’Islande.
Quatre pays manquent à ce panorama censé être paneuropéen et lié à l’Otan : Hongrie et la Slovaquie, dont les gouvernements refusent d’être hostiles à la Russie, ainsi que l’Autriche (qui n’a pas de gouvernement et où l’extrême-Droite pro-Russie est arrivée en tête aux élections) et Malte.
Et de son côté, Donald Trump n’a eu de cesse de mettre de l’huile sur le feu, en ne cessant pas de charger Volodymyr Zelensky.
« Le président Zelensky m’a dit la semaine dernière qu’il ne savait pas où était la moitié de l’argent qu’on leur a donné. »
« Nous avons une situation où nous n’avons pas eu d’élections en Ukraine, où nous avons une loi martiale essentiellement et où le dirigeant de l’Ukraine – je suis désolé de le dire – mais il est à 4% d’opinions favorables. »
« Aujourd’hui j’ai entendu ’oh nous n’étions pas invités’ [en Arabie Saoudite pour les négociations américano-russes du 18 février 2025].
Et bien, vous avez été là depuis trois ans. Vous auriez dû y mettre un terme il y a trois ans. Vous n’auriez jamais dû la commencer. »
Donald Trump a également continué ses attaques sur son propre réseau social. Il insiste lourdement pour indiquer que l’Ukraine est loin, qu’il y a un « grand, joli océan » entre les Etats-Unis et l’Europe, que tout cela ne concerne pas les Etats-Unis alors que cela coûte très cher, etc.
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On est dans un jeu terrible, où la superpuissance américaine pousse les principales puissances d’Europe de l’Ouest à se lancer dans le grand jeu de la guerre de repartage du monde, contre la Russie;
Avant, la participation européenne était passive et indirecte, elle doit désormais devenir active et directe.
D’ici cinq, dix, quinze ans, le monde sera en feu avec le conflit sino-américain et le conflit entre la Russie et un bloc où la France est en première ligne.
Cela sera aussi, et principalement, le retour de la révolution.