C’est fait. Le Conseil européen, qui rassemble les dirigeants des États membres de l’Union européenne, a validé le plan de Von der Leyen intitulé « ReArm Europe », lors du sommet extraordinaire de Bruxelles du 6 mars 2025.
800 milliards d’euros vont se déverser dans l’armement. Le saut est assumé. Son porte-parole, c’est Emmanuel Macron, qui dans une conférence de presse qui a suivi, a pris un ton belliciste au possible. On est dans la concrétisation de ce qui a commencé le 26 février 2024.
« L’analyse partagée par tous les Etats membres est que la Russie, comme je le rappellais hier aux Français et aux Françaises, constitue dans la durée une menace existentielle pour l’ensemble des européens, et donc aussi pour la France. »
Il a répondu de la manière suivante à la critique du président russe Vladimir Poutine le comparant à Napoléon.
« Napoléon menait des conquêtes. La seule puissance impériale que je vois aujourd’hui en Europe s’appelle la Russie et c’est un impérialiste révisionniste de l’histoire et de l’identité des peuples. »
Alors que tout le monde sait que les accords de 2014, dits de Minsk, ont été torpillés par la France et l’Allemagne (François Hollande l’a lui même reconnu), Emmanuel Macron a enfoncé le clou concernant cet aspect.
« Cette guerre a été déclenchée de manière unilatérale par la Russie. Il n’y avait aucune volonté ni de l’OTAN, ni de quelque allié européen de menacer la sécurité de la Russie à travers l’Ukraine. »
Les euros vont se déverser sur le régime ukrainien.
« En 2025, l’UE fournira à l’Ukraine 30,6 milliards d’euros au titre de la facilité pour l’Ukraine et de l’initiative ERA du G7, financés par les intérêts des actifs russes immobilisés. Et nous avons confirmé la disponibilité des Européens à accroître en urgence notre soutien militaire à l’Ukraine et à répondre à ses besoins les plus pressants en matériels. »
L’envoi prochain de troupes est assumé ouvertement, toujours officiellement dans le cas d’une « trêve ».
« Une trêve dans les airs, sur mer et sur les infrastructures civiles, qui puisse ensuite permettre de discuter ce qui constitue les garanties de sécurité au sens large, qui vont du renforcement de l’armée ukrainienne à la présence de forces européennes ou non-européennes sur le sol ukrainien, jusqu’à d’autres types de garanties. »
L’Ukraine dans l’Otan est toujours à l’ordre du jour, encore et toujours avec la logique d’envoyer des troupes.
« La meilleure garantie de sécurité, c’est l’adhésion (de l’Ukraine) à l’Otan. Nous la soutenons. Il y a une autre mécanique qui est de déployer une série d’armées (nationales) pour signer une ligne stratégique (en Ukraine). Il y aura des discussions exploratoires sur toute cette gamme d’options. »

Pour que tout soit limpide, le président ukrainien Volodymyr Zelensky était présent au sommet, et l’invité d’honneur bien sûr.
Le Conseil de l’Europe a également voté une déclaration commune (que la Hongrie n’a pas signé). En plus de la dénonciation de la Russie et l’appel à une trêve et un accord de paix, on y trouve un appel à la mobilisation à tous les niveaux en faveur du régime ukrainien.
5. Pour parvenir à la « paix par la force », l’Ukraine doit être dans la position la plus forte possible, ses propres capacités militaires et de défense robustes constituant un élément essentiel.
Cela vaut avant, pendant et après les négociations visant à mettre fin à la guerre.
À cette fin, l’Union européenne reste déterminée, en coordination avec des partenaires et alliés partageant les mêmes idées, à fournir un soutien politique, financier, économique, humanitaire, militaire et diplomatique renforcé à l’Ukraine et à son peuple, et à intensifier la pression sur la Russie, notamment par de nouvelles sanctions et en renforçant l’application des mesures existantes, afin d’affaiblir sa capacité à poursuivre sa guerre d’agression.
6. L’Union européenne continuera à fournir à l’Ukraine un soutien financier régulier et prévisible.
En 2025, elle versera à l’Ukraine 30,6 milliards d’euros, les décaissements au titre de la Facilité pour l’Ukraine devant atteindre 12,5 milliards d’euros, et 18,1 milliards d’euros au titre de l’initiative ERA du G7, remboursés par les bénéfices exceptionnels provenant des actifs russes immobilisés.
Le Conseil européen invite la Commission à prendre rapidement toutes les mesures nécessaires pour accélérer le financement au titre des instruments susmentionnés.
Il exhorte également la Commission et les États membres à utiliser toutes les options prévues dans le cadre de la Facilité pour l’Ukraine afin d’accroître le soutien financier à l’Ukraine.
7. Le Conseil européen a examiné les travaux réalisés concernant la fourniture d’un soutien militaire à l’Ukraine. Outre les fonds déjà engagés pour l’Ukraine pour cette année, il se félicite de la volonté des États membres d’intensifier d’urgence leurs efforts pour répondre aux besoins militaires et de défense urgents de l’Ukraine, en particulier la livraison de systèmes de défense aérienne, de munitions et de missiles, la fourniture de la formation et de l’équipement nécessaires aux brigades ukrainiennes, et d’autres besoins que l’Ukraine pourrait avoir.
Il souligne à cet égard le rôle important de la mission d’assistance militaire de l’Union européenne à l’Ukraine (EUMAM Ukraine). Le Conseil européen invite le Conseil à faire avancer rapidement les travaux sur les initiatives, notamment celle du haut représentant, visant à coordonner un soutien militaire accru de l’UE à l’Ukraine, y compris le volet des besoins militaires de l’initiative ERA du G7.
8. Une Ukraine capable de se défendre efficacement fait partie intégrante de toutes les futures garanties de sécurité.
Dans ce contexte, l’Union européenne et les États membres sont déterminés à contribuer à la formation et à l’équipement des forces armées ukrainiennes et à intensifier les efforts visant à soutenir et à développer davantage l’industrie de défense ukrainienne et à approfondir sa coopération avec l’industrie de défense européenne.
La machine est lancée et plus rien ne peut l’arrêter. C’est la bataille pour le repartage du monde. Nous avons prévenu quant à cela et nous le disons encore. Ou la révolution empêche la guerre, ou la guerre provoque la révolution !