Le 27 mars 2025, Emmanuel Macron a pu organiser sans aucune résistance un grand sommet pour étudier l’envoi de troupes en Ukraine. Des troupes qui auront comme tâche la « réassurance » et qui auront comme tâche d’être en mesure, le cas échéant, d’affronter l’armée russe.
Une telle décision est ancienne, comme le constate notre chronologie de l’escalade militaire française contre la Russie. Elle a été prise au plus haut niveau, sans jamais aucun débat démocratique. De toute façon, il n’y a même plus de majorité gouvernementale.
C’est là où la fainéantise des Français va se payer très cher. En laissant l’État faire ce qu’il veut, en donnant carte blanche au militarisme, les Français ont choisi de ne se mêler de rien, de rester à l’écart de toutes responsabilités.
Dans de telles conditions, il est impossible de conjurer la guerre à venir, et même, avec de tels Français, il y aura une mobilisation en faveur de celle-ci. Il y a déjà tous les chauvins qui s’activent en prétendant être opposés aux États-Unis et exigeant une Europe forte, avec sa propre armée.
L’Europe est ici prétexte à des objectifs impérialistes : dans tous les cas, la question est de se placer de la meilleure manière pour le repartage du monde. Les ouvriers français sont exploités, mais ils sont satisfaits de leur sort, ils se savent enviés de vivre dans l’un des pays les plus riches du monde. Ils assument donc de trahir les ouvriers du tiers-monde. Les travailleurs français en général ont un horizon petit-bourgeois et comptent bien s’installer autant que possible dans le capitalisme.
Tout cela se paie et se paie cher. Les Français vont payer très cher le 27 mars 2025. La Tour Eiffel aux couleurs ukrainiennes, le président ukrainien Volodymyr Zelenski la veille pendant une heure sur France 2, ainsi qu’avec une grande interview dans Le Figaro…
Que croient les Français, que tout cela n’est rien ? Et la gauche de la gauche, où est-elle ? Absolument personne n’a parlé du 27 mars 2025 ! Même la minorité qui parle parfois du militarisme n’en a pas parlé. Comment prétendre alors combattre le militarisme, si on rate les événements les plus importants ?
La vérité, c’est que même eux n’y croient pas. Plus personne ne croit en rien, tout le monde suit les événements au jour le jour mais en restant le plus loin possible. C’est vrai au niveau individuel, c’est vrai au niveau social, c’est vrai au niveau politique, économique, culturel.
Tout le monde veut rester loin. Le retour de bâton n’en sera que plus violent. On n’échappe pas à l’Histoire. La catastrophe s’annonce, elle est évidente, tout le monde le sent bien, personne n’assume rien : il faudra payer la facture de la trahison.