La société française agonise. L’absence d’engagement est généralisé, que ce soit en politique ou dans le monde associatif. Les gens se replient sur eux-mêmes, même les jeunes préfèrent se tourner vers un cocon constitué de gens proches.
Or, aucune société ne peut tenir avec de pareils gens. C’est un tournant historique : soit c’est le grand décrochage généralisé, soit il y a une reprise en main « électrique » et historique.
« Je ne lâcherai rien » a dit Marine Le Pen à Paris, aux Invalides, dimanche 6 avril 2025. De loin, cela fait son petit effet. Mais d’un peu plus loin, on voit qu’il n’y a pas grand monde. En tout cas, pas le monde qu’on peut s’attendre pour quelqu’un qui a été choisi aux élections par des millions de personnes, et qui a été mise hors-jeu électoralement par un tribunal.



Les Ecologistes et La France Insoumise avaient appelé à un contre-rassemblement. Naturellement, tous habitués des manifestations à gauche de la gauche sont venus. Cela ne donne que quelques milliers de personnes. Qui ont fusionné dans la foulée avec une manifestation pour la Palestine.

En région parisienne, à Saint-Denis, l’ex-Premier ministre Gabriel Attal tenait un meeting, dans une perspective présidentielle. Il est à la tête du parti gouvernemental, « Renaissance ».
C’est le scénario annoncé : la bourgeoisie moderniste, pro-UE, contre la vieille bourgeoisie, représentée par Marine Le Pen et les restes de la Droite traditionnelle.
Un piège où tombe 99% de la gauche de la gauche qui s’empresse de dénoncer les « fachos » tout en servant le capitalisme version turbo.
Version turbo, mais avec bien peu de monde. 8 000 personnes sont revendiquées par Gabriel Attal, cette sorte d’écolier fragile comme un grand bourgeois. Même pas seulement de l’artificiel : du fictif.

Mais comment tient encore le pays ? En fait, il ne tient pas. C’est la dépression systématique, la faiblesse psychologique et l’absence d’énergie qui prédominent. Les gens sont coulés, ils sont torpillés par la société capitaliste.
Et ils sont tellement lessivés qu’ils ne conçoivent rien comme changement, absolument rien. Même un pas vers la culture est déjà quasi impossible et dans l’écrasante majorité des cas, le niveau culturel est faible, horriblement faible.
Rien que ce constat a une portée révolutionnaire. Et il annonce une inévitable tempête.