La bataille pour les droits de douane devient toujours plus ouvertement un affrontement sino-américain. Comme nous le disons depuis 2020, cet affrontement est la clef de tout ce qui se passe historiquement. C’est la crise et donc la lutte pour le repartage du monde. La superpuissance américaine veut conserver sa place de numéro un, la superpuissance chinoise veut l’obtenir.
Ce que fait Donald Trump, c’est la même chose que tous les réactionnaires dans la même situation : « tout doit changer, pour que rien ne change ». Quand on est en position de force, on peut se permettre le chaos, car on aura de nouveau la main-mise sur ce qui en ressortira.
Dans ce contexte, les Européens de l’Ouest sont là pour payer. Ils prétendent ne pas vouloir le faire, mais ils dépendent des Américains sur tous les plans. Économiquement, bien sûr, mais même militairement et culturellement. En ayant accepté le plan Marshall à la fin des années 1940, les Européens de l’Ouest se sont fait satelliser par la superpuissance américaine.

« Mener des activités sportives militaires pour défendre la patrie socialiste »
Ils en ont bien profité, au point que sur le plan des idées le socialisme n’existe pratiquement plus dans aucun pays d’Europe de l’Ouest. Mais ça ne pouvait qu’être temporaire et c’était de toutes façons dans une position de dépendance.
En fait, le drame des Européens n’a pas changé depuis 1945. Ils sont prisonniers entre le tiers-monde et les superpuissances. Mao Zedong avait eu une idée très forte en qualifiant les pays « intermédiaires » de « second monde » et en disant que ce qui compte désormais, c’est ce qui se passe dans le tiers-monde. Après tout, l’écrasante majorité de la population relève du tiers-monde.
Et quelle a été la crise qui a marqué le second monde ? Une crise culturelle, une crise des idées, avec l’année 1968. Une crise où les ouvriers, déjà, refusaient de faire de la politique, même s’ils avaient des revendications économiques. Mais une crise qui touchait le mode de vie lui-même.

C’est la même chose qu’on va connaître. Les Français, mis à l’écart de l’Histoire par les superpuissances, mis à l’écart de l’Histoire par leur acceptation honteuse de la société de consommation, mis à l’écart de l’Histoire par leur chauvinisme et leur nombrilisme… vont bien devoir passer à l’action.
Pas vraiment par choix, surtout parce qu’ils ne peuvent plus vivre comme avant. C’est toujours comme ça que ça se passe : l’être humain est un animal social, il est conditionné par le processus de transformation de la réalité. Karl Marx n’a jamais dit autre chose d’ailleurs, il a toujours dit que la révolution se fait parce que l’humanité n’a pas le choix, elle est portée par l’Histoire et ses nécessités.
Il faut donc voir les choses en grand et seulement en grand. C’est tellement flagrant alors que le monde est comme suspendu en raison de la superpuissance américaine ! L’économie mondiale est suspendue aux paroles de Donald Trump. Les mentalités sont suspendues dans l’attente des nouveaux événements.
Les gens commencent à être prêts : ils ne croient plus en rien, ils n’ont confiance en rien. Ils commencent à devenir une page blanche, celle où l’Histoire écrit ses mots. C’est ce qu’on appelle la révolution.
