Le premier ministre de Pologne Donald Tusk était en France le 9 mai 2025, pour signer un accord avec la France, ce qui revient en pratique à une alliance militaire. Emmanuel Macron a déclaré à cette occasion que :
« Le poutinisme est un impérialisme et il ne vit maintenant que par l’expansion territoriale, la menace des frontières internationalement reconnues et le désordre international. »
Il est donc absolument clair que la marche française à la guerre contre la Russie est une réalité. Nous l’avons exposé les premiers et en ce sens nous rappelons encore et toujours que la chronologie de l’escalade est une arme politique majeure.

Il est impératif de constater le bourrage de crâne, de l’anayser. Ainsi, le 13 mai 2025 s’ouvre le Festival de Cannes.
Celui-ci va mener une campagne en faveur du régime ukrainien, avec un « jour de l’Ukraine » à l’occasion de la cérémonie d’ouverture, en partenariat avec le média d’État France Télévisions et Brut, ainsi que la mairie de Cannes.
Trois films seront diffusés : un portrait du président Volodymyr Zelensky, un reportage sur le front filmé entre février et avril 2025 par Bernard-Henri Lévy, une immersion dans un peloton de l’armée par un documentariste ukrainien.
C’est de la propagande de guerre ! Et quand on veut faire la guerre, on prétend vouloir la paix. C’est le sens de la visite à Kiev, le 10 mai 2025, d’Emmanuel Macron, du chancelier allemand Friedrich Merz, des Premiers ministres britannique et polonais Keir Starmer et Donald Tusk.

L’idée est d’exiger de la Russie un cessez-le-feu de trente jours avec ouverture d’une négociation, sans quoi il y aura de nouvelles sanctions contre elle.
Ce plan, présenté comme à la fois américain et européen, demande également des négociations directes entre la Russie et l’Ukraine.
Naturellement, la Russie voit le piège. Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov a ainsi expliqué la chose suivante :
« Nous entendons des déclarations contradictoires de la part de l’Europe. Elles sont généralement axées sur la confrontation plutôt que sur des tentatives visant à ressusciter nos relations d’une manière ou d’une autre . »
Et dans la foulée, Vladimir Poutine a organisé une conférence de presse pour minuit à Moscou, finalement transformée en discours d’une vingtaine de minutes après plus d’une heure trente de retard. Vladimir Poutine est coutumier du fait.
Dans son discours, il aborde la question des négociations comme en passant, disant que la Russie était prête à négocier, mais que le régime ukrainien n’a pas accepté le cessez-le-feu de trois jours pour fêter la victoire sur les nazis, ce qui n’est pas étonnant vu que les alliés ukrainiens des nazis sont célébrés en Ukraine.
Et il a proposé des négociations avec l’Ukraine, en Turquie, à très court terme.
Ce qui, bien entendu, est une manière de repousser les échéances, alors que de toute façon ni la Russie ni l’Ukraine n’entendent céder quoi que ce soit.
Et ce qui nous concerne en premier lieu, car l’ennemi est dans notre propre pays, c’est l’impérialisme français. Car il ne faut pas être idiot : l’idée d’Emmanuel Macron est de chercher un justificatif pour la participation franco-germano-polono-britannique à la guerre contre la Russie.
Il s’agit de demander des choses impossibles à la Russie, pour ensuite l’accuser et lancer l’escalade.
C’est le principe du narratif. Le Parisien a par exemple publié un article le 10 mai 2025, intitulé Avec le président Emmanuel Macron dans le train pour Kiev : « La clé, c’est d’avoir des troupes en Ukraine ».
Emmanuel Macron ne dit bien sûr pas qu’il faut envahir la Russie. Il dit : pour défendre l’Ukraine, il faut envoyer des troupes… au cas où.
« Nous préparons les voies et moyens d’avoir une armée ukrainienne qui puisse résister à de nouveaux assauts et les dissuader, répond le président. Et nous travaillons aussi à quelle présence, quelle signature stratégique des pays partenaires, organiser.
C’est la discussion que nous continuons d’avoir, il y a eu plusieurs échanges entre nos chefs d’état-major britannique, français, ukrainien, qui ont coordonné le travail avec tous leurs partenaires, tout ça se précise et avance. »
[Lorsque les états-majors ont commencé à plancher, à Paris et à Londres, il était question notamment d’envoyer des troupes au sol. Psychologiquement, de l’avis des militaires, c’est l’engagement qui apparaît le plus fort.]
« Ça reste vrai, appuie Emmanuel Macron, puisque c’était un impensé il y a encore quelques mois ! »
Allusion au tollé soulevé par son idée d’un tel déploiement, lancée il y a un an alors que la guerre faisait rage. « Mais il faut comprendre que la crédibilité ne passe pas par la masse.La plus grande armée d’Europe aujourd’hui c’est l’Ukraine, un million de combattants, avec la mobilisation. Aucune autre armée pourra avoir une telle masse.
La clé, c’est d’avoir des troupes en Ukraine. »
[Certes, mais combien de soldats ? À Kiev, ce samedi, des précisions sur cette force lui ont été demandées, mais il répond qu’il faut procéder étape par étape, attendre les discussions de paix proprement dites, quand — et si — on rentrera dans le dur après les trente jours de trêve, renouvelables.
Dans le train de Kiev, toutefois, il s’était montré plus direct. Combien ?]« Ça peut être quelques milliers, mais pas quelques centaines de milliers. Le débat n’est pas la quantité.
Le débat, c’est de dire qu’on sera là pour assurer une présence de réassurance, en deuxième rideau, dans les airs ou sur des points stratégiques éloignés de la ligne de front. Surtout, on est là pour signer une solidarité. »
La « solidarité »… Quelle hypocrisie. C’est en réalité une propagande de guerre savamment distillée, c’est un processus inexorable. Qu’Emmanuel Macron le veuille subjectivement ou qu’il soit un agent passif de l’impérialisme, on marche à la guerre. C’est une loi historique propre au capitalisme.
Au passage, ici, il faut également souligner l’hypocrisie de nouveaux arrivants à « gauche de la gauche » dans la dénonciation de l’escalade militaire française.
Au sens strict, il n’y a que agauche.org, Lutte Ouvrière et le PRCF qui ont assumé cette dénonciation.
Cependant, de nouveaux groupes ou organisations s’approprient en ce moment le thème, comme par hasard au moment où des négociations de paix sont en vue. Cela pourrait être une bonne chose. C’est hypocrite et mensonger : ces gens n’ont jamais abordé la question de l’Ukraine en trois ans et prétendent désormais donner des leçons d’orientation politique.
Il n’y a pas à prêter attention à des gens qui se sont voilés la face pendant des années et qui ne sauraient être à la hauteur des enjeux par conséquent.
Pour les choses sérieuses, il faut des gens sérieux, et l’escalade militaire française contre la Russie est une chose on ne peut plus sérieuse.