Plus de 6000 cadavres d’oiseaux touchés de botulisme aviaire ont été retrouvés en Loire-Atlantique, dont 2500 uniquement dans le marais de Brière vers Saint-Nazaire. La zone du lac de Grand Lieu, au sud de Nantes est également touchée.
Ces deux zones font partie d’un vaste réseau de zones humides de la façade atlantique. A ce titre elles abritent beaucoup d’oiseaux et d’autres formes de vie. Il faut savoir que 40% des formes de vie sur terre ont besoin des zones humides pour se développer.

Or, depuis début juillet, ces zones humides sont frappées par une épizootie, une épidémie animale, le botulisme aviaire contamine les oiseaux. Il s’agit d’une maladie causée par la bactérie clostridium botulinum qui peut prospérer en raison des conditions de manque d’eau (chaleur, eau stagnante, manque d’oxygène). Les oiseaux sont d’ailleurs contaminés en cherchant leur nourriture dans la vase. La majorité des oiseaux touchés sont des canards colverts, parmi d’autres espèces locales.
Ce manque d’eau est dû à la fois aux conditions climatiques sèches de cette année mais aussi par une baisse artificielle des eaux, notamment pour permettre des activités agricoles. Cela relève de la détérioration des zones humides.

Selon un rapport de 2021, 41% des zones humides française sont en voie de dégradation, c’est-à-dire que leur fonction géochimique est altérée et cela impacte durement les espèces qui y vivent. Une des principales raison est la mise en culture ou en pâturage ou encore la transformation de petits plans d’eau en retenue agricoles.
On est ici dans la même logique, avec un niveau d’eau retenu artificiellement bas, dans la négation totale de la nature d’une zone humide, au profit d’activités agricoles non planifiées, souvent non-nécessaires lorsqu’il s’agit des activités autour de l’élevage.
Il faut noter également, l’hypocrisie des chasseurs déplorant la maladie, alors que la chasse au « gibier d’eau » devait s’ouvrir le 2 août avant d’être reportée au 21 août, avec une demande d’une augmentation de la hauteur d’eau de 15 centimètres afin d’empêcher le développement de la maladie. La gestion de la crise est entièrement déléguée aux chasseurs, qui connaissent bien la zone très large du marais de Brière. Un travail bénévole très important est fait, il peut aider à enrayer la maladie, mais il faut bien garder à l’esprit que pour ces gens ce qui compte c’est d’avoir quelque chose à chasser.

Ce qui est particulièrement inquiétant, c’est que prochainement va s’ouvrir la saison des migrations, ce qui laisse craindre une propagation à des espèces d’oiseaux non locales et pouvant répandre la maladie beaucoup plus loin. Il y a donc une opération de ramassage des cadavres d’oiseaux, afin de limiter la transmission.
Pour faire face à cet afflux d’oiseaux à soigner sans précédent, un tout nouveau centre de sauvegarde ayant ouvert le 1er juillet à proximité du lac de Grand-Lieu, en pleine crise « des martinets », se retrouve en première ligne et est bien évidemment submergé.
C’est le centre Faunalis, une petite structure reposant en grande partie sur des dons.
Pour avoir un ordre de grandeur, la prise en charge d’un oiseau revient à entre 50 et 80€, et la capacité du centre de soin est d’environ 100 oiseaux. Sur leur page Hello Asso, il est possible de faire des dons ponctuels ou des dons réguliers automatisés.

Faunalis a également fait un appel à bénévoles, les critères sont : être majeur, être adhérent et avoir au moins 8 jours à consacrer d’ici mi-septembre. Il faut être capable de tenir un rythme soutenu car il y a beaucoup de travail.

Il faut venir en aide aux animaux sauvages qui sont sans cesse fragilisés, voir détruits, par l’activité humaine mise au service d’intérêts capitalistes opposés à la reconnaissance de la nature. Pour cela, nul besoin de passer par les associations de chasseurs qui sont une partie du problème, mais soutenir et participer aux associations de protection animale qui sont en première ligne !