François Bayrou précipite la crise de régime !

26 août 2025

Après un mois d’août rythmé par des vidéos qui visaient à expliquer un projet de budget anti-social et qui n’ont intéressé personne, le Premier ministre François Bayrou a décidé de tenir une conférence de presse lundi 25 août 2025 pour marquer la rentrée politique. Cela a fait l’effet d’une bombe !

Devant un parterre de ministres médusés découvrant la nouvelle (personne n’était au courant), il a annoncé un vote de confiance sur le budget, en expliquant que :

« c’est un moment préoccupant et décisif de l’Histoire de notre pays »

Il a matraqué que le sort du pays est en jeu du fait d’un surendettement massif des finances publiques. Et pour justifier la gravité du moment, il met donc en demeure les députés le lundi 8 septembre 2025 de prendre leurs responsabilités : soit ils vont totalement dans son sens sur le budget, soit c’est lui qui doit démissionner, enfonçant encore plus le pays dans la crise.

Évidemment, cela n’a fait qu’exciter les oppositions parlementaires, du Rassemblement national à la France insoumise en passant par le Parti socialiste et le PCF, qui se sont empressées d’assumer de faire tomber le gouvernement, car ils n’ont rien de mieux à proposer !

Dans une allocution soporifique et pleine d’emphase, le Premier ministre n’a eu de cesse de rappeler les montants astronomiques de la dette publique française, avec le remboursement des intérêts de la dette qui va devenir le premier poste de dépense de l’État, devant l’éducation nationale et l’armée.

Il a été rappelé combien la politique du « quoi qu’il en coûte » pendant le Covid-19 a creusé la dette du pays. C’est tout à fait vrai… Et c’est là une caractéristique très importante de la crise du capitalisme mondial, dont la France est une puissance en perte de vitesse, de plus en plus clairement un maillon faible.

Ce qui est en jeu, c’est la survie du capitalisme français et le Premier ministre veut faire croire aux travailleurs que c’est dans leur intérêt de se faire asphyxier, puisque l’endettement aurait été fait à leur service !

Seulement, en France en 2025 les travailleurs sont éduqués et ont une conscience de classe. Ils ont bien compris que la bourgeoisie entend leur faire payer les pots cassés de la crise.

L’annonce le 16 juillet par le Premier ministre de son plan de budget 2026 contenant la suppression de deux jours fériés a particulièrement cristallisé la colère populaire… Et si ce n’est de la colère, au moins une offuscation immense et généralisée face à l’idée de se voire raboter son mode de vie, son confort, avec les fameux ponts du mois du mai au printemps.

Il y a dans l’opinion publique un grondement immense, qui se cristallise pour l’instant autour d’un mouvement aussi flou que plein de perspectives de blocage du pays le 10 septembre.

Le régime en a très peur et François Bayrou a largement agité le chiffon rouge là dessus, en disant aux oppositions : soit c’est moi, soit c’est l’agitation le 10 septembre ! C’est précisément pour cela que le vote doit avoir lieu rapidement, deux jours avant, le 8 septembre.

Seulement, le régime n’est pas stable, bien au contraire : il est en crise, avec aucune majorité à la tête du pays pour le gouverner depuis plus d’un an. Il ne peut qu’y avoir l’agitation, car la situation est explosive. Pour le dire autrement, et François Bayrou a tout à fait raison sur ce point : la fête est finie en France !

Alors soit il y a une reprise en main violente et autoritaire de la part de la bourgeoisie, pour faire payer la crise au travailleurs et aller franchement à la guerre contre la Russie. Soit il y a une recomposition prolétarienne avec un mouvement démocratique et populaire fort qui trace de nouvelles perspectives pour le pays.

Mais dans tous les cas, cela ne se fera pas dans le calme et la passivité. Il y aura du sang et des larmes. C’est impossible autrement, l’époque a trop changé, et en France en particulier le pays est bien trop enfoncé dans une crise de régime, qui n’est au fond que le reflet de la crise du mode de production, du capitalisme.

Le prolétariat a peut-être laissé passer sa chance de se ressaisir en juillet 2024 avec la crise de régime. Qu’il ne reproduise pas l’erreur en cette rentrée 2025 avec une nouvelle étape de la crise de régime : la lutte de la classe doit devenir la grande actualité !