Officialisation de l’organisation de l’envoi de troupes en Ukraine

5 septembre 2025

Le 4 septembre 2025 s’est tenue à Paris une réunion de la « Coalition des volontaires ». Celle-ci s’est conclue par une annonce : 26 pays seraient prêts à une participation militaire « sur le sol, en mer ou dans les airs ».

Emmanuel Macron a annoncé ainsi :

« Nous étions deux à dire que peut-être un jour nous enverrions des troupes : la France et la Lituanie. Aujourd’hui, une vingtaine de pays a confirmé sa volonté de déployer des troupes et d’être impliqué dans des forces de réassurance. La formalisation se fera dans les prochaines semaines. Ce n’est pas des déclarations d’intentions. »

Le paradoxe est alors facile à comprendre. D’un côté, ces 26 pays disent qu’il va y avoir un cessez-le-feu en Ukraine et qu’ils vont y envoyer alors des forces armées, afin de servir de garantie pour la paix.

Ces mêmes pays expliquent pourtant au même moment que la Russie ne veut pas de la paix, qu’elle refuse tout cessez-le-feu.

Que faut-il alors comprendre ? Eh bien, tout simplement, que ces pays veulent intervenir militairement contre la Russie. Ils prétendent vouloir assurer la paix, mais en réalité ils pratiquent l’escalade.

Et trois pays sont au premier rang du bellicisme : la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, qui veulent démanteler la Russie. Ils veulent se l’approprier dans le cadre du repartage du monde.

Emmanuel Macron est ici celui qui a ouvert la boîte de Pandore, parlant le premier d’envoi de troupes en Ukraine. Personne ne l’a alors pris au sérieux, à part nous justement (et c’est la base de notre chronologie de l’escalade française contre la Russie).

Aujourd’hui l’engrenage apparaît toujours plus clairement, plus personne ne peut le nier. Qu’a dit justement Emmanuel Macron, le 4 septembre 2025 ?

« Cette force n’a pas pour volonté ou pour objectif de mener quelque guerre contre la Russie. »

Le fait qu’il se sente obligé de le dire en dit long. Et, une fois de plus, c’est l’installation d’une narration. Pour dire qu’il faut faire la guerre, on dit toujours d’abord qu’on cherche à l’éviter… Et c’est déjà un pas de fait en direction de la guerre, on installe le thème, on le rend incontournable, jusqu’à le rendre inévitable.

Emmanuel Macron a d’ailleurs également dit que :

« Pour l’instant, nous ne voyons aucune volonté de leur part de mettre fin à la guerre. »

On le voit bien : il est dit que la guerre ne s’arrêtera pas et en même temps que la Coalition est prête à l’envoi de troupes.

Cela préfigure l’envoi de troupes, d’autant plus que les modalités de la présence des forces de garantie de la paix… n’ont pas été rendues publiques. Le quotidien Le Monde présente ainsi le « silence » à ce sujet.

« Le chef de l’Etat français a aussi déclaré que les détails d’organisation de cette « force de réassurance » ne seraient pas communiqués, afin de ne pas se « découvrir » à la Russie. « C’est notre ligne de défense, et celle de l’Ukraine. » Mais, a-t-il ajouté, « nous avons une planification militaire ; elle est là, et ce n’est pas juste une pétition de principe, c’est une planification robuste« .

Une force de paix pour un cessez-le-feu, mais rien n’est révélé ? Là encore, c’est une mystification. Et ce d’autant plus que, depuis le mois de juin, l’Union européenne fournit davantage d’aides militaires à l’Ukraine que la superpuissance américaine : 95 milliards de dollars contre 75 milliards.

On est dans l’escalade. Et il faut souligner le rôle particulièrement ignoble de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ces deux-là étaient bien sûr présents à Paris et ont encore une fois joué le rôle de marionnettes au service de la superpuissance américaine et de la marche à la guerre.

Toute cette narration sordide pour monter les opinions publiques, bloquer toute perspective de contestation de la marche à la guerre… doit être combattue ! C’est l’actualité principale en France, une actualité qui s’associe avec la crise profonde du capitalisme français qui tourne en rond dans sa faillite et cherche une porte de sortie.

Ou la révolution empêche la guerre, ou la guerre provoque la révolution !