2 octobre 2025: de pathétiques manifestations consommables

3 octobre 2025

La rentrée 2025 aurait dû être pleine de promesses et de conflits, au lieu de cela on n’a rien, rien de rien. La contradiction est flagrante, les gens veulent du changement et attendent du contenu, mais ils sont incapables d’assumer quoi que ce soit.

En vérité, ils consomment. Habitués à consommer partout, ils consomment la protestation. C’est tellement vrai qu’ils regardent le plus souvent ça de loin. Participer ou observer, cela revient au même. C’est comme regarder Netflix au lieu d’aller au cinéma, en quelque sorte.

Les syndicats réclament donc 600 000 personnes dans la rue le 2 octobre 2025. C’est un chiffre très faible. C’est du consommable. Et pire que la quantité, il y a qualité. C’est l’horreur, avec des cortèges syndicaux niais qui sont les mêmes qu’il y a cinq ans, qu’il y a dix ans, qu’il y a vingt ans, qu’il y a trente ans.

Avec, naturellement, des étudiants « très à gauche » baignés (et noyés) dans la culture Instagram (Révolution permanente, FSE, etc.) faisant semblant que tout cela est formidable et le début de quelque chose d’encore plus formidable.

C’est tout simplement horrible. Ce n’est plus le nivellement par le bas, c’est le néant. La protestation est devenue risible en France, alors qu’Emmanuel Macron fait chaque fois monter d’un cran dans l’escalade belliciste contre la Russie.

Les gens ont totalement perdu le fil historique, ils sont prisonniers du capitalisme et de ses tentatives de restructuration, de mises en place d’un budget, de modernisation. Il n’y a aucune capacité à se porter vers une utopie, à l’assumer, à vouloir la vivre.

Nous vivons un moment de crise existentielle de la société française. C’est le règne de la bêtise et de l’individualisme, avec un goût cynique pour le passage en force. Il y a le refus général du collectivisme, des solutions collectives.

La taxe Zucman est un excellent exemple de ça, dans la mesure où c’est une mesure qui vise les « ultra-riches » individuellement. C’est une tentative anti-socialiste d’améliorer les rentrées d’impôts, en n’assumant surtout pas des décisions collectives portant de manière collective.

Et il faut rappeler que la taxe Zucman relève aussi du fantasme d’un capitalisme « parasitaire » qu’il faudrait cibler. Rappelons aussi que le 2 octobre 2025, c’était le jour de Yom Kippour et donc que l’intersyndicale qui a choisi ce jour a accepté le principe que les Juifs croyants seraient par définition exclus.

C’est idiot et d’autant plus inacceptable dans un contexte où la terreur et la destruction à Gaza, dans une perspective génocidaire, sont prétextes à un pseudo-soutien à la Palestine, masque d’un anticapitalisme romantique tendant à l’antisémitisme.

Le 2 octobre 2025 n’est ainsi pas seulement caractérisé par une absence de victoire, c’est une terrible défaite. C’est la preuve que seul compte le travail de fond, la capacité à être aligné sur le socialisme scientifique, avec une activité régulière, organisée, engagée.

La bataille pour la culture, la lutte pour la vision du monde, la mise en valeur d’un état d’esprit… et la science, toujours la science, voilà l’essentiel. Il faut briser le spontanéisme, l’irrationalisme, le populisme, la fascination pour la plèbe.

Il faut les valeurs de la Gauche historique, avec l’étude de l’Histoire pour développer son niveau de conscience et l’envergure de sa compréhension du monde.

La vaine agitation doit cesser, elle ne sert à rien. Il faut une pensée révolutionnaire qui guide l’action, une pensée fondée sur l’Histoire, sur les valeurs concrètes du Socialisme. Il faut savoir se séparer de ce qui est corrompu !