Emmanuel Macron a prononcé un discours, le 27 novembre 2025, auprès de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne, à Varces, en Isère, dans les Alpes. Il a annoncé la remise en place du service militaire.
Pourquoi cela ? Bien évidemment, car une guerre a besoin de troupes. Pour faire la guerre à la Russie, il faut des soldats. Pas seulement des soldats à envoyer : il faut également des soldats pour pacifier le pays.
La guerre contre la Russie relève de la guerre pour le repartage du monde, c’est une guerre impérialiste. Il faut donc savoir contrôler le pays. Ce qui veut dire augmenter les forces militaires sur le plan du nombre.
La montée en puissance annuelle est la suivante : 3 000 jeunes tout d’abord, puis 10 000 en 2030, 42 500 en 2035.
Le service dure dix mois et ne concernera que les volontaires, quasiment tous de 18-19 ans, mais également plus âgés et spécialisés (ingénieurs, infirmiers, etc.).
Qui seront ces volontaires ? Bien évidemment, tout d’abord les nationalistes et les militaristes, des membres de la grande bourgeoisie et de la bourgeoisie conservatrice.
On parle ici de la mise en place de troupes de choc, sur la base de jeunes acquis par définition aux valeurs « nationales ».

Ce n’est pas tout. Il s’agit de lancer un processus militariste dans tout le pays et surtout la jeunesse. Le but est de travailler l’opinion publique, de légitimer l’armée au maximum. D’ailleurs, l’année d’engagement va être valorisée sur Parcoursup.
Toute la société dite civile doit se plier aux exigences de l’armée. Et Emmanuel Macron insiste sur l’idéologie à mettre en place.
« Notre jeunesse a soif d’engagement. Il existe une génération prête à se lever pour la patrie. »
« Nous ne pouvons pas revenir aux temps de la conscription. Nous avons besoin de mobilisation. Mobilisation de la Nation pour se défendre. »
« Nos jeunes, je le dis avec clarté, serviront sur le territoire national et uniquement sur le territoire national, c’est-à-dire en métropole et dans nos outre-mer. »
Cette dernière phrase vise à rassurer. Mais il ne faut pas s’y tromper. Voici comment vraiment comprendre la chose.
« En cas de crise majeure, le Parlement pourra autoriser de faire appel, au-delà des seuls volontaires, à ceux dont les compétences auront été repérées durant cette journée, alors le service national deviendrait obligatoire. »
« Ce nouveau modèle d’armée aura un noyau dur, un socle : une armée d’active que nous connaissons depuis la fin des années 90, complétée de professionnels de la réserve, dont les effectifs seront portés de 45 000 à 80 000 en 2030.
Mais elle aura aussi un appui en profondeur, au cœur de la Nation, cette nouvelle force issue de la jeunesse.
Cette nouvelle force issue du service national. Dans ce monde incertain, c’est ce modèle hybride, prêt à toutes les bascules, qui doit s’imposer. »
Car ces formés devront en fait être également des formateurs. C’est la vraie substance de l’initiative.
Quand les choses tourneront mal, l’armée aura besoin de recruter et de former. Cela demande une énergie considérable, des locaux et des moyens.
Ce service militaire volontaire est le socle qui doit permettre, le cas échéant, de mettre en place une mobilisation d’ampleur.
Une armée professionnelle est, en effet, par définition incapable de former. Le service militaire volontaire vient apporter une solution à un tel défi.
10 000 par an en 2030, ce n’est en effet rien du tout, alors que l’armée française parle d’une guerre à ce moment-là, contre la Russie. Cela n’a de sens que si on démultiplie, si ce service militaire est amené à s’élargir, s’il forme le socle qualitatif pour la quantité.

Maintenant, disons les choses clairement. Notre ligne, c’est que soit la révolution empêche la guerre, soit la guerre provoque la révolution.
Les militaires qui sont « volontaires » vont jouer ici renforcer la pacification interne avant et pendant la guerre, tout en contribuant à la mobilisation.
Et si les choses tournent mal, ce seront des troupes contre-révolutionnaires venant sauver le régime, en étant capables d’avoir de puissants liens dans le peuple, ce que l’armée n’a pas.
Cela souligne l’importance de la question de l’État, du rôle de la violence révolutionnaire. La bourgeoisie, avec ce service militaire volontaire, joue très bien sa partition réactionnaire.
C’est notre rôle que de faire en sorte que les masses populaires jouent la leur.
