Il y a une large initiative d’union de la Gauche à Marseille en vue des municipales, sous le nom de Printemps marseillais. Après le retrait de la candidature de Benoît Payan du Parti socialiste dans un esprit unitaire, c’est l’écologiste Michèle Rubirola qui devrait mener la liste électorale. 4000 signataires de l’appel doivent valider aujourd’hui et demain par un vote le nom des 15 membres de l’équipe chargée d’animer la campagne.
Le processus d’unité de la Gauche à Marseille est très vif depuis plusieurs mois, avec différentes initiatives ayants convergé comme nous l’expliquions dans un article précédent. Il faut dire que la ville a pendant longtemps eu une identité populaire, avec beaucoup de maires de gauche durant le XXe siècle et que son passage à Droite depuis 1995 est devenu toujours plus insupportable, parallèlement à tout un tas de pratiques mafieuses gangrenant la ville.
L’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne faisant mort 8 morts et 2 blessés a provoqué un électrochoc à Marseille, commune la plus peuplée après Paris, qui a agi comme une sorte de catalyseur de l’envie de changement des gens à Gauche. Et pour cela, il fallait l’unité, absolument.
La candidature de Benoît Payan du Parti socialiste comme tête de liste semblait satisfaire de nombreuses personnes, surtout intéressées par le projet en lui-même plutôt que par son incarnation dans une personnalité. Il y avait cependant des réticences, venues surtout de la France insoumise (dont la figure de proue Jean-Luc Mélenchon, député des Bouches-du-Rhône), prétextant que l’étiquette Parti socialiste n’était pas acceptable.
Dans un esprit d’unité, Benoît Payan s’est donc retiré (voir son communiqué) et Sophie Camard, figure locale de la France insoumise, a indiqué qu’elle se ralliait à la démarche. C’est Michèle Rubirola, élue EELV au conseil départemental, qui devrait être désignée comme tête de liste à l’issue du vote aujourd’hui et demain.
Notons que Michèle Rubirola, qui se présente dans son communiqué de candidature comme étant « née à Marseille » et « médecin dans les quartiers populaires » pour mener le rassemblement des « forces de gauche, écologistes et citoyennes », a été suspendue d’EELV pour avoir rejoint l’initiative unitaire il y a plusieurs mois. Le parti « vert » maintien en effet pour l’instant une candidature solitaire, en refusant l’unité et en dénigrant le Printemps marseillais.
Le vote n’est ouvert bien évidement qu’aux signataires du Printemps marseillais (enregistrés avant le 19 décembre 2019). Il a lieu en ligne (via un mail) et physiquement, dans les locaux du journal de gauche La Marseillaise (19 cours d’Estienne d’Orves).
On retrouve aux côtés de Michèle Rubirola dans l’équipe soumise à l’approbation des votants :
Benoît Payan et Nassera Benmarnia du PS ;
Sophie Camard de la France insoumise ;
Jean-Marc Coppola et Audrey Garino du PCF ;
Ahmed Heddadi des Radicaux de gauche ;
Pierre Huguet de Génération.S ;
Cédric Matthews de la Gauche Républicaine et Socialiste ;
Marie Batoux du Collectif du 5 Novembre ;
Aldo Bianchi du collectif citoyen Marseille et moi ;
Olivia Fortin du collectif citoyen Madmars ;
Agnès Freschel de Zibeline ;
Pierre-Marie Ganozzi du syndicat enseignant FSU ;
Éric Semerdjian et Aïcha Sif.
La liste définitive des candidats ainsi que la désignation des personnes pour chaque secteur (l’élection marseillaise étant spécifique) se feront ultérieurement.
> Le site du Printemps marseillais : printempsmarseillais.fr