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Coronavirus: le rapatriement des français de Wuhan, une grande légèreté

Depuis le mois de décembre, une épidémie de coronavirus sévit en Chine. Le décompte hier soir 28 janvier 2020 était de 106 décès, tandis que des cas se déclarent dans de nombreux autres pays, y compris en France où 4 cas sont recensés. Le nombre important des français voulant rentrer de Wuhan, le foyer de l’épidémie, tout comme les précautions sanitaires insuffisantes de la France, montrent un bas niveau de l‘esprit collectif dans notre pays.

La ministre de la santé Agnès Buzyn a annoncé dimanche 26 janvier l’organisation du retour des français de Wuhan souhaitant quitter le sol Chinois. Finalement, ce sont deux avions qui ont été annoncé par la Commission européenne pour rapatrier 250 Français et une centaine d’autres citoyens européens, avec un premier départ aujourd’hui.

Ce sont donc presque 800 français qui vivent et font des affaires à Wuhan qui souhaitent maintenant rentrer, pas peur du virus mais aussi parce qu’il est dur de supporter les contraintes de l’isolement lorsque l’on est habitué à un mode de vie de type affairiste/mondain.

Le fait que, parmi les gens qui demandent à rentrer, il existe des personnes qui hésitent à rentrer « en raison du confinement » illustre bien une absence de l’esprit collectif, social, nécessaire pour limiter le risque de contamination au reste de la population.

Ce n’est pourtant pas étonnant d’avoir ce genre de mentalité chez les « expatriés », des gens travaillant dans le vin, la mode, l’industrie automobile, c’est à dire une bourgeoisie française bien éloignée des considérations de bien commun.

Pour ce qui est des retours de séjours « courts », depuis quelques jours, les états renforcent les contrôles sanitaires des avions arrivant de Chine. Pour de nombreux pays comme la Russie ou la Turquie, il s’agit de détecter à la caméra thermique les personnes pouvant avoir de la température.

La France, de son côté, est pointée du doigt pour la légèreté de ses contrôles qui n’en sont pas. Il s’agit en fait de prévention, les mêmes précautions que ce qui peut être vu ou entendu aux informations.

Le relativisme qui caractérise les français s’exprime ici, avec Agnès Buzyn qui balaye d’un revers de la manche les dispositifs de détection de température, au prétexte qu’ « une personne ayant pris du Doliprane ne présentera pas de fièvre ».

Cet argument est d’une grande bêtise assumant de passer à côté de personnes fiévreuses ne ressentant pas encore de gêne au prétexte que d’autres seraient indétectables.

Il y a donc logiquement une méfiance dans la population française à l’égard du retour des expatriés, car le principe de quarantaine c’est justement de minimiser au maximum les axes de contagion de ce coronavirus.

Les rapatriements ne sont pas des mesures sanitaires mais un compromis entre diplomatie, droit individuel et salubrité collective.

Aussi, lorsque l’on voit le manque de sérieux des contrôles sanitaires à l’arrivée des vacanciers en provenance de Chine, on se demande si la quarantaine des expatriés sera bien solide.

La question de la gestion du coronavirus en France dépasse le simple aspect technique du manque de moyens dans les contrôles.

Il y a aussi une question culturelle, qui est celle du relativisme à la française. On le voit par exemple dans le rapport des français à la bise. Même en plein épisode viral, impossible de faire l’impasse sur la bise aux collègues, aux amis… Alors que ce serait la plus sage décision à prendre.

On ne verra par contre jamais un français ayant la grippe mettre un masque pour ne pas la transmettre, il ira même au travail avec de la fièvre pour prouver qu’il est plus fort que cela.

Mais dans une société il y a des personnes pour qui des petits virus deviennent des menaces de mort. Mais ces gens là n’existent pas dans une société basée sur la compétition et l’individualisme.

Ne pas succomber à la légèreté face aux petites et grandes épidémies, c’est au contraire faire preuve d’un esprit socialiste. Et c’est cela que doit porter la Gauche.