Combien y a-t-il d’élevages de visons en France ? On ne le sait pas exactement, sans doute neuf. Combien de visons meurent-ils après une vie atroce, dans de minuscules cages ? On ne le sait pas précisément, mais autour de 150 000 par an. L’opacité de ces élevages correspond bien à l’esprit criminel qui en est sous-jacent.
Il existe vraisemblablement neuf élevages de visons en France. L’association One Voice sait qu’il existe au moins ceux de Spincourt (Meuse), Montarlot-lès-Rioz (Haute-Saône), La Chapelle-d’Andaine (Orne) et Champrond-en-Gâtine (Eure-et-Loir). Il y a diverses estimations, mais le nombre de visons concernés tourne autour de 150 000 par an.
C’est un chiffre énorme, traumatisant, un vrai cauchemar. Un cauchemar industriel, puisqu’une fourrure demande la mort de cinquante visons, que pour un kilo de cette horreur qu’est la fourrure, il faut fournir à dix animaux mille litres d’eau, plus de 500 kilos de nourriture. On est ici dans ce qu’on doit appeler un crime organisé.
D’ailleurs, signe de la nature de l’entreprise menée, cette industrie s’évertue à passer sous les radars, masquant ses activités, tant vis-à-vis du grand public que des associations et des médias en général, diffusant des discours faussement rassurants, tel Vison France, qui regroupes les élevages français (en dépendant sans doute sous le label « opera » d’un monopole américain ou scandinave à l’arrière-plan) :
« Les animaux sont logés dans des cages ou des parcours offrant un espace suffisant pour se mouvoir et se détendre. Il y est adjoint un refuge pour se reposer, qui les met à l’abri des intempéries, des extrêmes de température et des évènements extérieurs ; les animaux disposent d’un coin à déjections permettant leur évacuation continue. »
Il faut être aliéné par le capitalisme au plus haut point pour croire cela. Ce à quoi on a droit ici, c’est l’enfer. Et qui veut l’enfer ? Personne, à part de riches personnes, ayant basculé dans le cynisme de la consommation du luxe. L’écrasante majorité des gens est pour l’interdiction de ces élevages. Pourquoi existent-ils alors encore ?
Ils existent parce qu’il n’y a pas de pression démocratique suffisante, que l’indifférence prédomine, que le capitalisme fait ce qu’il fait tant qu’on lui met pas des freins, qu’on le repousse, qu’on le brise. Car que doit-on demander, la nationalisation de tels élevages ? Un agrandissement des cages ? Un meilleur traitement des animaux ? Cela serait à la fois immoral, et puis trompeur, car le capitalisme c’est la compétition, la concurrence, et donc aucune réforme réelle ne peut avoir lieu.
Qui veut de toutes façons que de tels élevages existent ? Seule la passivité anti-démocratique des gens maintient ces lieux infernaux, dont l’interdiction est une exigence morale. Élever le niveau démocratique populaire est une exigence en générale, et quoi de plus concret que de refuser la torture, la mort, le goût du meurtre, l’industrialisation de la violence ?
L’opposition aux élevages de vison est une exigence et ses diverses formes sont par essence respectables, car elles portent l’exigence du respect, de l’harmonie, de la justice !