Un collectif d’ultra-gauche s’en est pris à un petit regroupement d’extrême-Droite lors de la marche des femmes du 8 mars… Agressant au passage le petit cortège du Collectif Abolition PornoProstitution. Voulue sciemment ou pas, l’agression correspond en tout cas tout à fait à la démarche postmoderne de légitimer la prostitution et de démolir ceux qui la combattent.
Voici le témoignage d’une militante membre du Collectif Abolition PornoProstitution (CAPP), racontant l’agression (qui a été interrompue par les forces de l’ordre) :
Le CAPP défend le point de vue suivant : la pornographie et la prostitution relèvent d’une industrie du viol liée au patriarcat, tout comme la GPA (gestation pour autrui), qui relève du « sexclavagisme ».
C’est là un point de vue qui, il y a trente, quarante ans, dans les rangs de la Gauche historique, était une évidence. Inversement, pour la Gauche « post-historique », post-industrielle, postmoderne, c’est inacceptable : selon elle, les prostituées sont des « travailleuses du sexe ».
L’agression du collectif le 8 mars à Paris était-elle ainsi volontaire, menée juste « en passant », ou un ratage ? Il apparaît en tout cas que c’est clairement le discours abolitionniste par rapport à la prostitution qui a amené l’agression, les « abolos » étant dénoncés lors de celle-ci, le CAPP étant depuis quelques temps déjà la cible de dénonciations pour sa position censée être « putophobe et transphobe ».
Car pour les postmodernes, toutes les personnes opposées à la prostitution sont des fachos. Pour les postmodernes, toutes les thèses culturelles de la Gauche historique relèvent de la réaction. Les postmodernes valorisent la prostitution, l’art contemporain, l’amour libre, la PMA pour toutes, la GPA, la banalisation de l’avortement, la vente libre de drogues, le porno « libre », les rapports sado-masos… Les postmodernes, c’est le capitalisme personnifié, le libéralisme complet, c’est Emmanuel Macron puissance 10.
Menée délibérément ou pas, l’attaque d’ultra-gauche contre le Collectif Abolition PornoProstitution est donc objectivement tout à fait cohérente. Elle représente toutefois un saut réel dans l’agression physique contre les valeurs de la Gauche historique, ce qui ne va pas sans problèmes, d’ailleurs. Ainsi, le groupe (lyonnais) ayant mené l’action a revendiqué d’abord celle-ci au moyen d’une photo montrant deux banderoles arrachées : celle du groupe d’extrême-Droite Némésis, celle du CAPP. Puis, la photo a été changée pour qu’on ne voit plus celle du CAPP.
Le changement de la photo s’explique simplement : les postmodernes se prétendent très radicaux, « antifas », mais en réalité ils ne sont ni radicaux, ni antifascistes. Ils représentent une ultra-gauche libérale libertaire manipulant les esprits démocratiques.
Les gens désirant réellement combattre le fascisme sont déviés vers des actions ne servant, en réalité, que l’agenda du libéralisme libertaire, et donc en fin de compte la conquête de domaines toujours plus grands par le capitalisme.
Ces errements sont inévitables tant qu’on ne se fonde pas sur la lutte des classes, sur une analyse de la réalité capitaliste, sur un engagement réellement populaire, en assumant la Gauche historique. Il est vrai que cela exige des mœurs pas du tout en phase avec la décadence urbaine des centre-villes, ni avec le style « étudiant » ou « ultra » des stades de football.