Le Parti socialiste a raison d’appeler à la protection des forces de l’ordre dans leur mission vitale de surveillance du confinement. On peut bien penser ce qu’on veut de l’Etat actuel, de la police et des gendarmes, qu’ils sont vendus au capitalisme ou bien qu’ils sont leurs outils, mais dans une crise sanitaire d’une telle envergure, ils sont en première ligne. Ils ne sont pas là dans une ambiance de guerre civile, contrairement aux vains racontars de l’ultra-gauche.
Les policiers et les gendarmes ne tuent pas, ne répriment pas : ils servent la population en veillant à ce que le confinement réussisse. La mission de surveillance du confinement par les forces de l’ordre est incontournable ; elle n’est pas au-dessus des classes, mais on doit faire avec ce qu’on a, à moins de nier la gravité de la situation.
S’il y a une chose à regretter dans le communiqué du Parti socialiste, c’est que tout cela est vu sous un angle administratif et qu’il n’est nullement considéré que c’est le peuple lui-même qui devrait faire la police et forcer au confinement. C’est d’ailleurs la seule manière que cela marche réellement.
Voici le communiqué de presse du Parti socialiste :
« Les forces de sécurité doivent disposer de masques de protection et de gel hydroalcoolique dans le cadre de leur mission de lutte contre la propagation du Covid-19.
Depuis le 17 mars 2020, plus de 100 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés pour permettre la mise en oeuvre des consignes de sécurité et des restrictions de déplacement annoncées par le président de la République.
Or, avec près de 900 000 personnes contrôlées à ce jour, policiers et gendarmes sont plus que jamais exposés au risque de contamination. Il est urgent de mettre à leur disposition du matériel de protection, mais également de mieux adapter les consignes de sécurité aux réalités du terrain.
Manque de matériel de protection
Dès le 17 mars, les policiers et gendarmes nous ont alerté sur le manque de matériel de protection, notamment de masques et de gel hydroalcoolique. Le 25 mars, le ministère de l’Intérieur a annoncé sa décision de mettre à la disposition des Agences régionales de santé un million de masques FFP2, stock initialement attribué à la gendarmerie nationale. Cette décision a été reconnue par l’ensemble des syndicats de police et de gendarmerie, ainsi que par l’ensemble de la classe politique, au vu de l’urgence absolue à soutenir notre équipe soignante. Cependant, l’absence d’alternatives proposées a soulevé l’inquiétude et l’incompréhension de nos forces de l’ordre. Le 27 mars, Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, a annoncé une première distribution de 300 000 masques à l’intention des forces de sécurité, mis à disposition par le groupe La Poste. Cela ne permettra malheureusement pas de répondre de manière satisfaisante au manque de matériel de protection, en cours depuis le début de la mobilisation.Difficulté d’appliquer les « gestes barrières » sur le terrain, notamment la distance d’un mètre lors des contrôles
Nous avons également été interpellés concernant la difficulté des policiers et des gendarmes à appliquer les « gestes barrières » sur le terrain. Les distances de sécurité seraient mal comprises par la population, et la distanciation de sécurité d’un mètre serait difficile à respecter lors de certains contrôles, fixes ou mobiles. Les policiers et les gendarmes ne sont pas suffisamment protégés par la seule mise en place des “gestes barrières” : les consignes doivent être mieux adaptées à la réalité du terrain.Incompréhension face à certaines consignes du ministère de l’Intérieur
Laurent Nuñez, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, a récemment réaffirmé que les policiers et gendarmes ne devaient recourir au port du masque qu’en cas de contrôle de personnes « apparemment symptomatiques ». Or, en l’absence de test, il est impossible de savoir avec certitude si une personne est porteuse ou non du Covid-19 ; ce qui rend difficile l’application d’une telle consigne et suscite de nombreuses interrogations sur son efficacité.Face à cela, il est urgent de répondre de mettre en place un dispositif garantissant la préservation effective de la santé des policiers et gendarmes présents sur le terrain.
Enfin, à l’ensemble des forces de sécurité, nous souhaitons également leur redire toute notre admiration et notre reconnaissance pour leur courage et leur engagement dans la lutte contre le Covid-19. »