Le capitalisme a poussé ces dernières années à un grand relativisme sur le plan de la vie quotidienne, avec le concept de « grossophobie ». Dans les faits, la biologie est très claire et définit ce qui doit être pour être en bonne santé, en particulier dans ce moment de crise sanitaire.
Le capitalisme a besoin de toujours grossir et, afin d’avoir un marché plus grand, il a également fait grossir les gens. Des gens plus gros consomment plus, plus de viande que le capitalisme produit en faisant grossir les animaux. Au 19e siècle, les riches étaient gros et les pauvres maigres ; en ce début de 21e siècle, c’est le contraire.
On s’aperçoit en ce moment que la grande majorité des moins de 50 ans atteint du covid-19 et nécessitant une réanimation sont en surpoids. Le Figaro donne la parole au chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Bichat à Paris, Yazdan Yazdanpanah, qui explique que :
« Plus de 80 % des moins de 50 ans qui se trouvent en réanimation chez nous à cause du Covid-19 sont dans ce cas. »
Le Figaro précise que les informations de l’Intensive Care National Audit and Resource Centre de Londres vont dans le même sens. C’est tout à fait logique : le covid-19 provoque une infection respiratoire et quand on est en surpoids, le corps est puissamment affaibli. Le surpoids a des conséquences hormonales, mécaniques, qui ont elles-mêmes toute une série de conséquences sur la respiration, le système immunitaire, le foie, les reins, etc.
On voit à quel point le discours postmoderne sur la « grossophobie » est criminel. Il s’agit simplement d’un accompagnement de la profonde décadence frappant la vie quotidienne dans le capitalisme. On cherche à faire culpabiliser le peuple en l’accusant de ne pas aimer les « gros », alors qu’en réalité, le peuple n’aime pas le laisser-aller.
Il faut être en effet empêtré dans le capitalisme pour croire que l’expansion de l’obésité serait dû simplement à des facteurs génétiques, alors que ceux-ci ne peuvent être qu’aggravant. Le véritable problème, c’est la vie quotidienne – tout comme c’est la vie quotidienne qui a provoqué l’irruption du covid-19 en Chine.
C’est d’autant plus flagrant que dans la classe bourgeoise, il y a une grande attention qui est portée à la nutrition. Il suffit de se balader dans les quartiers chics de Paris – et ils sont nombreux – pour voir qu’il y a bien plus de gens sveltes que dans les quartiers populaires. Les bourgeois se méfient des produits capitalistes de masse, de la « malbouffe ». C’est le paradoxe.
Mais ce paradoxe ne doit pas nous étonner. Le relativisme général ne vise qu’à élargir le marché capitaliste. Tout le monde n’est pas obligé d’y croire. Du moment que certains y croient, que cela ouvre des espaces capitalistes, cela suffit. Voilà comment des secteurs entiers des masses basculent dans une consommation qui, parfois, devient morbide.
Non pas morbide comme les gens qui échouent dans une alimentation forcenée. Mais comme leurs idées noires, leur angoisse, leur anxiété, tout ce que le capitalisme produit dans leur esprit, dans leurs mentalités.
Il y a une dignité dans cette fuite en avant – mais principalement, c’est de la destruction. Ce à quoi appelle le capitalisme, c’est au relativisme par rapport à tout cela. C’est-à-dire, concrètement, à l’indifférence. Mais les faits sont têtus et la crise actuelle doit être aussi un prétexte à défendre la santé pour les masses, à ne pas céder aux injonctions capitalistes.