En s’abattant sur le monde, le covid-19 a été une maladie qui a bousculé à peu près toute la vie quotidienne telle qu’on la connaissait. On peut même dire que l’humanité est profondément ébranlée dans ses certitudes. Quant au capitalisme n’en parlons pas, la machine est grippée. À quel prix va-t-elle redémarrer ? Et peut-elle redémarrer ? On va vers des temps troublés et seule la Gauche historique peut être à la hauteur… à moins de capituler et de considérer la guerre pour le repartage du monde comme seule issue.
Quand un pays est en crise, il n’y a pas 36 solutions. Soit on change tout, soit on ne change rien. Plus la crise est forte, plus l’exigence d’aller dans un sens ou l’autre est forte. Or, si les Français ne veulent pas vraiment y croire, toutes les personnes réalistes savent que la crise va provoquer une grande déchirure dans la société française.
L’idéal on ne peut plus français de la demi-mesure dont Emmanuel Macron est le représentant n’a donc plus guère d’espace. Or, on sait déjà que l’extrême-Droite était en embuscade. Tout risque d’aller donc encore plus vite… Que l’Allemagne encaisse le choc et ne voit pas arriver à court terme un Trump, un Poutine, un Erdogan, un Bolsonaro, un Boris Johnson, un Duterte, cela se conçoit.
Mais la France, elle, peut très bien basculer et on a déjà vu avec les gilets jaunes, ou depuis quelques semaines avec le professeur Raoult, comment le populisme est terriblement virulent. Comme de plus les syndicalistes récusent la politique, que l’armée a toujours plus d’ambitions, que les grandes entreprises ont des objectifs énormes aussi, que la situation mondiale se tend… on peut imaginer le pire.
En fait, on est revenu aux années 1930. On avait un pied dedans, là on y est entièrement. Le jour d’après des populistes, cela sera bien plutôt un jour d’avant. On prend un militaire de très haut rang, il se présente comme au-dessus des partis, ni de droite ni de gauche, tout comme le fait la revue que lance en juin Michel Onfray, « Front populaire ».
Il prétend ne faire que rétablir la sérénité et l’ordre, pour que les choses avancent. Tout est présenté comme nécessaire, allant de soi. Les Français en ont l’habitude, avec Napoléon Ier, Napoléon III, Pétain en 1940, De Gaulle en 1958. Les coups d’État sont toujours passés comme une lettre à la poste.
Seule la Gauche historique peut former un contre-courant, parce que seule la Gauche historique ne fait pas confiance au régime en place. La gauche gouvernementale a accepté la Ve République, qu’elle considérait pourtant auparavant comme un régime d’autoritaire né d’un coup d’État : elle a trahi. Et on paie cher le prix de cette trahison.
Naturellement, le souci est que la gauche non gouvernementale est souvent velléitaire, symbolique, d’autant plus radicale qu’elle sait très bien qu’elle n’aura jamais à prendre aucune responsabilité. Philippe Poutou et Olivier Besancenot ont une image sympathique, surtout le premier. Mais personne ne les voit en ministre.
Il faut ainsi une Gauche historique qui soit à la hauteur du défi. C’est la seule solution. Croire qu’une alternative à la tendance au régime autoritaire, militariste… au fascisme, à la guerre, soit possible en évitant le mot « bourgeoisie », c’est se tromper et tromper les gens.
C’est pourquoi le premier mai, journée du mouvement ouvrier, il faut dire : vive la Gauche historique, qui elle seule représente l’avenir dans une perspective positive !