Catégories
Politique

Jean Castex nouveau premier ministre: la ligne de la confrontation

Maître d’œuvre du déconfinement, Jean Castex a été nommé pour son caractère symbolique. Le capitalisme sait qu’une marche forcée s’impose et c’est le signal de l’écrasement du peuple, qui doit être saigné à blanc pour la relance.

Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, est décidément un grand liquidateur. À la suite des municipales, il a annoncé que le candidat de la Gauche aux présidentielles viendrait de l’écologie. Et à la nomination du nouveau premier ministre, il a fait un message sur Twitter disant :

« Avec la nomination de @JeanCASTEX le Président de la République confirme sans surprise son cap. Le jour d’après sera de droite comme le jour d’avant. Salutations républicaines à l’ancien et au nouveau Premier ministre. »

Qu’Olivier Faure n’ait pas compris qu’il n’y aura pas de « jour d’après » et que la crise ne fait que commencer, cela fait partie de sa vision du monde sociale-réformiste. On peut l’entendre. Mais s’imaginer forcé d’en rajouter dans les « salutations républicaines » à Jean Castex, c’est une faute politique ouverte.

En effet, à moins d’élargir le concept de République à tout et n’importe quoi, la nomination de Jean Castex est par définition même en opposition au principe de volonté du peuple et de chose publique. Marine Le Pen s’est d’ailleurs engouffrée dans la brèche en affirmant que personne ne sait ce que pense politiquement Jean Castex.

Car Jean Castex, c’est l’anti-politique. C’est un cadre étatique qui ne pense pas : il fait ce qu’on lui demande. S’il appartient à la Droite, il n’a ni corpus de pensée, ni engagement. Il est sorti du chapeau magique de l’appareil d’État. Personne ne le connaît, personne ne sait le définir politiquement. C’est le contournement du peuple par essence même.

Et qu’on ne dise pas que Jean Castex est maire de Prades, une commune de 6000 habitants, et que cela en fait un homme politique. C’est un petit à côté, c’est pour la forme. C’est un technicien de l’État ayant fait Sciences Po et l’ENA, passant par la Cour des comptes, la direction des affaires sanitaires et sociales du Var, le secrétariat général de la préfecture du Vaucluse, la présidence de la Chambre régionale des comptes d’Alsace, la direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins au ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale, la direction du ministère de la Santé, la direction du ministère du Travail.

Il fut finalement secrétaire général adjoint de l’Élysée de Nicolas Sarkozy (Emmanuel Macron sera l’un de ceux de François Hollande). Ensuite, il est délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 à Paris, délégué interministériel aux grands événements sportifs et depuis avril 2019 le président de la nouvelle Agence nationale du sport. Au début du mois d’avril 2020, c’est lui a coordonné le travail de « réflexion » gouvernementale sur le déconfinement.

Tout cela lui fait un salaire de 200 000 euros par an. C’est l’exemple même du cadre de l’appareil d’État. Et c’est pour cela qu’il a été nommé. Organisateur du déconfinement, sa nomination est un signe de l’État aux capitalistes : on assume le déconfinement, on va rétablir l’économie à marche forcée.

En réalité, il n’y aura aucun rétablissement de l’économie. Mais il y aura la marche forcée. Jean Castex a été nommé comme annonce de celle-ci. L’homme du déconfinement arrive. Le déconfinement s’impose, coûte que coûte. Il faut arriver au jour d’après. Cela tombe bien la CGT est d’accord, le PS est d’accord, une partie de la Gauche est d’accord ! La partie décadente de la Gauche.

Car la vraie Gauche sait qu’il n’y aura pas de jour d’après. Le covid-19, c’est l’ouverture de la crise écologique, c’est un ébranlement immense du capitalisme. On rentre dans une période extrêmement troublée. Avec Jean Castex, les capitalistes annoncent la couleur. Si on n’a pas rapidement une grève exemplaire comme marqueur pour le peuple, cela va être le rouleau compresseur.

Une réponse sur « Jean Castex nouveau premier ministre: la ligne de la confrontation »

Les commentaires sont fermés.