La société connaît un grand décalage entre ce qui est possible matériellement et ce qui existe concrètement. La situation de l’Établissement français du sang en est un très bon exemple. Matériellement, il est normalement impossible de manquer de sang en France, tellement c’est facile de le récolter, tellement les capacités d’organisation des récoltes et de transfert de celles-ci sont grandes.
Pourtant, en pratique, l’EFS peine régulièrement à avoir suffisamment de réserves de sang pour les personnes hospitalisées. Sa seule stratégie est celle de la responsabilité individuelle, ne tablant que sur le bon vouloir de quelques milliers d’individus donnant régulièrement leur sang. Cela donne souvent des crises ou les réserves atteignent un niveau alarmant… Et quand la situation générale est une crise, particulièrement une crise sanitaire comme c’est le cas actuellement, cela joue forcément sur les réserves de sang.
Ainsi, elles sont au plus bas en France et lors d’une conférence de presse le 21 septembre 2020, le président de l’établissement a expliqué que la situation est « extrêmement inquiétante », avec seulement 82 000 poches de sang contre près de 100 000 habituellement.
La crise du covid-19 est en cause évidemment, ayant « profondément désorganisé la collecte de sang», du fait de l’impossibilité de réaliser de nombreuses collectes habituelles (en entreprise, dans les universités, etc.) Mais cela ne peut être qu’un aspect, reflétant un problème plus général concernant l’organisation de la société elle-même.
En attentant, seule la responsabilité individuelle permet de faire face au manque de sang et il est donc fait appel aux donneurs, avec l’idée que :
« Donner une heure de son temps pour donner du sang peut sauver deux ou trois vies. »
Pour trouver un lieu de collecte, il faut se rendre à cette adresse sur le site de l’EFS :