Depuis le début de la pandémie de covid-19, des centaines de milliers de visons ont été tout bonnement liquidés. Il y a là un indicateur malsain de la régression de notre époque vers la barbarie.
Les premiers cas de coronavirus chez les visons remontent au printemps 2020, lorsque quelques animaux furent testés positifs dans un élevage au Pays-Bas, et que des études aient montré que, finalement, des cas de transmission du vision vers l’humain avaient été enregistrés.
10 000 dans l’Utah aux USA, 100 000 en Espagne au mois de juin, un million et demi au Danemark, telle est le nombre de vison qui ont ou vont être tués dans le monde du fait d’être contaminés au covid-19 ou soupçonnés de l ‘être.
On apprend ainsi que l’ « opération » va prendre « plusieurs mois » selon l’autorité vétérinaire danoise : comment peut-il en être autrement lorsqu’on parle d’environ un million et demi d’animaux ? Chaque élevage avec des cas positifs verra l’ensemble des animaux « euthanasiés », ainsi que tous ceux situés à moins de 7,8 km d’un élevage contaminé….
Lorsqu’on est porté vers les animaux, et même lorsque l’on a ne serait-ce qu’un peu de sensibilité, ces chiffres donnent le vertige et la nausée. Comment la société humaine en est-elle arrivée à un telle niveau de froideur, à un telle niveau d’immoralité ?
Mais où on est donc passé la sensibilité des gens ? Comment peut-on s’accommoder d’une telle « opération » comme le disent froidement les autorités ? Il est vrai que face à l’ampleur du désastre, on est pris premièrement par un sentiment de fatalité. A cela s’ajoute bien évidemment une Gauche qui n’en finit pas de délaisser les animaux, sauf pour en faire des argumentaires de campagnes bien abstraits… Mais tout de même !
Au moins devrait-on déjà se renseigner, approfondir les connaissances de la crise sanitaire en cours… Comment ne pas chercher à faire progresser sa conscience sur les enjeux écologiques, sur le sort des animaux ? Comment ne pas regarder la réalité en face et adopter au minimum une morale, se renseigner sur le véganisme ?
Car le covid-19 est le produit direct de notre époque, une époque marquée par la destruction des écosystèmes, et donc de l’habitat naturel des animaux sauvages. Là est le terreau direct de la mutation des virus. Chacun le sait mais tout le monde fait comme si il ne le savait pas…ou ne voulait pas le savoir… ou le sait sans vouloir le savoir…
Mais voilà que nous en sommes rendus à ce que le rapport même entre animaux d’élevages et l’être humain soit délirant. Car ces visons, qui ce ne sont pas de simples « bêtes à fourrure » comme l’écrit cyniquement Le Figaro, ont été contaminés par les travailleurs des élevages eux-mêmes positifs au covid-19.
Et n’avons-nous pas assistés à la sortie du confinement à un multiplication de cas de covid-19 dans les abattoirs, ces lieux d’enfers où règne une cadence infernale et une proximité malsaine avec les animaux-morts ? On assiste à la terrible fuite en avant d’un mode de vie fondé sur l’exploitation criminelle de la nature, qu’elle soit sauvage ou domestiquée. Le système capitaliste se montre à nous comme un mécanisme froid qui n’entraîne plus que vers la mort elle-même. À quand la fin de cette spirale négative, insupportable ? À quand le sursaut moral et populaire ?