La troisième vague de manifestations contre la loi « sécurité globale » a été un échec complet, révélant l’isolement social d’une ultra-gauche déconnectée.
Le projet de loi « sécurité globale » n’intéresse personne et il y a de moins en moins de monde pour manifester. De 133 000 personnes il y a 15 jours à 57 000 la semaine précédente, les manifestants sont donc passés à 26 400 personnes partout en France ce samedi 12 décembre 2020, selon les chiffres du ministère de l’intérieur. L’ultra-gauche et les anarchistes s’imaginent faire l’actualité, en réalité ils ne font que servir l’agenda du ministre de l’intérieur qui en profite pour se présenter comme un garant de l’ordre en prétendant avoir géré la casse.
La grande particularité de ce samedi 12 décembre, notamment à Paris, est en effet qu’il y a eu beaucoup d’interpellations, 142 au total, avec en plus de cela un encadrement très strict de la manifestation parisienne pour qu’il n’y ait absolument aucune casse, ni aucun débordement.
D’après BFMTV, il y avait d’ailleurs 3000 forces de police déployées rien qu’à Paris… pour seulement 5000 participants selon la Préfecture, et 10 000 selon les organisateurs. C’est gigantesque et cela a permis de strictement confiner les manifestants, en ciblant et arrêtant les personnes considérées comme suspectes de vouloir aller à la casse, à la formation de black bloc, etc.
Le minsitre de l’Intérieur était lui-même aux premières loges pour suivre cela et communiquer en direct, via Twitter, l’évolution des interpellations. On est là dans la mise en scène totale, car Gérald Darmanin n’a rien fait d’autre que demander à la Police d’appliquer ce qu’elle sait parfaitement faire, et ce qu’elle a déjà fait à de nombreuses reprises, y compris récemment.
C’est à dire que quand l’État souhaite qu’il n’y ait pas de débordement ni de casse avec l’ultra-gauche et les anarchistes, et bien il n’y en a pas. Tout simplement. Aucune doctrine nouvelle ici, ni aucun « saut » dans la gestion des opposants, ou autre fantasmagorie du genre. La petite-bourgeoisie urbaine et radicalisée peut bien crier au loup « totalitaire », la vérité est qu’il n’y a pas de violence de la part de la police, car elle n’a même pas besoin de cela pour encadrer.
Les anarchistes n’ont toujours pas compris qu’on les laisse faire, qu’ils servent de voie de garage, que pendant ce temps-là la société fonctionne, le capitalisme continue, rien ne change. Et encore devrait-on être encore plus dur que cela, car dans un contexte de crise, alors qu’on va vers une explosion sociale, et alors qu’on est encore en pleine crise sanitaire, faire perdre son temps avec tout cela, ce n’est même plus se tromper : c’est sciemment détourner l’attention de l’essentiel.
Quand les masses seront prises à la gorge par les mesures anti-sociales, par l’austérité, par la pression pour s’investir dans la société, dans le capitalisme… comment se défendront-elles sans structures, sans bagage, sans valeurs ? Il y a des défis immenses qui se posent et la vérité c’est que les manifestations du 12 décembre 2020 sont totalement hors sol.
Benjamin Lucas, coordinateur national de Génération-s, a par exemple publié le message sur Twitter :
» Depuis des mois le droit de manifester, fondamental en démocratie, est brutalement entravé par le pouvoir. Une fois de plus la violence injustifiée de la répression nous oblige à exiger la démission du Préfet et du ministre de l’Intérieur. «
Mais qu’est-ce qu’on en a à faire du préfet et même du ministre de l’Intérieur ? Et d’ailleurs, les gens n’ont en strictement rien à faire. L’essentiel n’est pas du tout là. Les gens regardent l’avenir, ils s’inquiètent et savent que les problèmes se voient en grand. Tout va changer et on s’intéresserait à tel préfet, à tel ministre ? Allons bon !
Ce qui est inquiétant inversement, c’est que la Droite et l’extrême-Droite ont compris cela et posent des marqueurs régulièrement. Sur le plan des idées, elles posent des jalons, des repères, elles orientent. La Gauche est totalement KO sans même participer au combat, malheureusement.