La Gauche n’est pas multiculturelle, elle est pour la fusion des cultures de l’humanité. La crise sanitaire est une preuve de plus de cette nécessité historique.
On n’y pense pas, mais le masque est un objet universel, qui s’est imposé très rapidement à l’échelle mondiale. Il a marqué les esprits et pendant des décennies les gens, sur toute la planète, l’auront en tête comme lié à une période particulière. La crise sanitaire est une expérience mondiale, qui va façonner les consciences et elle se présente comme mondiale, sans frontières, concernant tout le monde.
C’est déjà la preuve que l’humanité est en partie unifiée à l’échelle mondiale.
Pourtant, alors que la crise sanitaire a été mondiale, la réponse n’a pas été mondiale et pendant toute l’année 2020, on a vu les pays se concurrencer les uns les autres, avec notamment la course aux vaccins. Chaque pays espère se sortir mieux que les autres de la crise sanitaire qui est aussi économique, alors que de plus en plus il y aura une dénonciation de la Chine afin d’utiliser le racisme comme paratonnerre aux multiples problèmes sociaux.
C’est la preuve que l’humanité n’est qu’en partie unifiée à l’échelle mondiale.
Alors, à quoi va ressembler l’année 2021 ? Si elle ressemble à l’année 2020 avec ses compétitions et ses indifférences, ce sera une catastrophe pour l’humanité. Continuer comme cela c’est aller à l’acceptation de la guerre pour le repartage du monde, avec l’idée de sortir de la crise aux dépens des autres.
Si, inversement, les gens acceptent les faits et comprennent qu’on est sur la même planète, qu’un problème global demande une réponse globale, alors tout est possible. Les gens ne peuvent-ils déjà pas visionner des vidéos de ce qui se passe à l’autre bout de la planète ? Le racisme n’apparaît-il déjà pas comme un truc de vieux ? Les êtres humains sont des êtres humains et le masque se porte pareillement à travers toute la planète.
Et pour la nouvelle génération, née dans un monde « globalisé », le potentiel de ce qui est faisable est immense. Elle ne comprendra pas pourquoi on s’obstine à maintenir des barrières raciales, ethniques, religieuses. Elle ne sera pas du tout conquise par l’idée d’un retour en arrière, au nationalisme, au tribalisme, à la petite propriété, aux esprits localistes mesquins. Cela ne fait pas rêver, cela n’a pas d’envergure.
2020 a marqué une contradiction entre un monde divisé et unifié, entre des efforts divisés et un potentiel collectif immense. 2021 sera-t-elle l’année de la prise de conscience, l’année du grand tournant ?
Il faut l’espérer. Le temps presse, avec le réchauffement climatique, avec la course aux armements, avec une condition animale toujours plus dramatique, avec l’écocide à l’échelle planétaire, avec l’exploitation capitaliste et ses misères morale, matérielle, physique, psychologique. Il y a urgence, alors que déjà plus grand chose ne tient.
Et il ne faudra pas reculer devant le prix à payer pour entrer dans une nouvelle ère.