L’Euro de football connaît un épisode révélateur.
L’idéologie LGBT ne consiste pas en une défense des droits démocratiques des personnes homosexuelles. L’idéologie LGBT est une excroissance capitaliste de cette défense, sur un mode identitaire, formant une véritable vision du monde totalement libérale. On « choisirait » sa sexualité, son corps, l’esprit serait séparé du corps, tout ce qui serait naturel serait faux et seuls compteraient les choix consommateurs.
La preuve en est que toutes les grandes entreprises des pays riches défendent cette idéologie de manière acharnée. Quand on voit la CIA être résolument pro-LGBT, ou Google, Amazon, etc., on comprend ce qu’il en est à moins de s’imaginer que les capitalistes sont des gens sympathiques capables de faire avancer les choses.
L’Euro 2020 de football, repoussé d’une année en raison de la pandémie, a toutefois amené cette idéologie à se prendre les pieds dans le tapis. En effet, l’Allemagne a demandé à ce que le stade de Munich soit illuminé aux couleurs LGBT à l’occasion d’un match entre l’Allemagne et la Hongrie. Naturellement, la promotion de l’idéologie LGBT est ici masquée par des mots d’ouverture, de tolérance.
Or, certains pays d’Europe de l’Est réfutent le libéralisme sur le plan des mœurs, afin de maintenir dominante une idéologie religieuse-patriarcale et d’avoir une appui de la part d’une population qui ne connaît pas le turbo-capitalisme occidental et qui se méfie plus que fortement du style décadent qui va avec.
C’est notamment le cas de la Hongrie, qui vient de mettre en place une loi interdisant « la représentation et de la promotion d’une identité de genre différente du sexe à la naissance, du changement de sexe et de l’homosexualité ». Mais c’est vrai de la plupart des pays de l’Est, où le capitalisme est en large partie bureaucratique, déformé, ou bien porté par des entreprises occidentales.
L’idée qu’il n’y aurait pas une famille naturelle, mais une multitude de formes « familiales », est tout à fait acceptable pour des occidentaux libéraux, façonnés par un capitalisme ininterrompu au quotidien. Mais là où le capitalisme ne propose pas une telle consommation, c’est impossible, et malheureusement ce sont alors les religieux qui idéalisent le passé pour mettre en avant un anti-capitalisme romantique (dont la Biélorussie est un très bon exemple).
L’UEFA, instance suprême du football européen, s’est donc retrouvée coincée. Soit elle validait unilatéralement l’illumination du stade de Munich aux couleurs LGBT, en disant que c’est un message de valeurs positives, soit elle demandait à ce que cela ne se fasse pas en raison d’un caractère partisan.
Elle a choisi la seconde option. Si elle ne le faisait pas, elle serait partie prenante du rouleau compresseur idéologique occidental qui utilise l’idéologie LGBT pour travailler au corps, dans un sens libéral, les pays d’Europe de l’Est. Et l’UEFA n’avait aucune envie de se retrouver dans une telle croisade idéologique visant pas moins qu’à renverser des gouvernements.
Car on est en situation de crise mondiale et tout s’insère, d’une manière ou d’une autre, dans une certaine perspective. On l’a vu aux États-Unis avec le mouvement Black Lives Matter, qui s’est immédiatement transformé en mouvement superficiel ouvertement au service de Joe Biden.
C’est un excellent exemple de comment des questions démocratiques, formant des aspects importants mais secondaires, se retrouvent, sans direction démocratique et populaire, dans l’orbite du turbo-capitalisme.