C’est simple : personne ne parle des animaux.
De manière régulière, Brigitte Bardot lance des diatribes au sujet de la condition animale, c’est sa marque de fabrique. Cela a le mérite de faire bouger des lignes, même si c’est plus symbolique qu’autre chose. Mais là elle va plus loin, posant une exigence culturelle, puisqu’elle affirme que la situation est terrifiante « dans tous les domaines ».
Cela n’a rien de nouveau en soi, car Brigitte Bardot a toujours abordé de multiples thématiques de la condition animale. Mais en disant que c’est « dans tous les domaines », elle pose une exigence universaliste, avec un regard juste.
Ce que dit Brigitte Bardot dans son message est une partie de la solution historique et en cela elle est bien plus dans le réel que… 99,9% de la Gauche, car personne à gauche, ni d’ailleurs pratiquement nulle part, ne parle des animaux.
Le pire est qu’il y a bien entendu à gauche des amis des animaux, mais comme ce sont des salauds préférant leur confort personnel, leurs réseaux d’amitié, ils ne veulent pas la rupture… Ces gens sont peut-être les pires d’ailleurs, car ils devraient porter le grandiose et ils trimballent le mesquin.
Le reproche d’une certaine schizophrénie peut bien sûr être fait aussi à Brigitte Bardot, qui ne peut pas s’empêcher de mettre en avant un romantisme d’extrême-Droite, une chose assez typique chez certains des amis des animaux.
Confronté à une situation horrible et intenable, psychologiquement on a vite fait de craquer et de basculer dans la misanthropie. Quiconque connaît concrètement les difficultés des refuges et des centres de soins sait qu’une telle tendance est absolument inévitable. On fait face à l’indifférence, au manque de moyens, à l’épuisement physique et psychologique, à la détresse, la souffrance et la mort.
Ce n’est qu’un aspect de la question, toutefois, car la bataille au quotidien fait qu’il faut y croire, malgré tout. C’est cela qui est dommage et même étonnant dans le message de Brigitte Bardot. Son romantisme a toujours l’extrême-Droite comme horizon, alors que si celle-ci aborde de temps en temps le thème des animaux, elle ne porte ni valeur ni engagement.
Alors que sur le terrain, et Brigitte Bardot ne peut pas ne pas le savoir, la compassion pour les animaux ne connaît aucune frontière ethnique ou culturelle, ni même religieuse ou nationale.
Mais retenons surtout que Brigitte Bardot a compris qu’il fallait, si l’on veut protéger les animaux, absolument tout changer. Quiconque aime jusqu’au bout les animaux le sait également très bien, s’il ne se ment pas à lui-même.