Le caractère périodique de la vaccination est une réelle possibilité.
Alors que le pass sanitaire devient la règle en France, il faut rappeler une chose essentielle : on navigue à vue et on n’a aucune idée de la durée de la validité des vaccins réalisés.
C’est cela qui rend d’autant plus odieux les anti-pass sanitaire, puisque ils se comportent dans le déni, dans la négation de la crise sanitaire. Ils veulent que tout reprenne comme avant, comme s’il y avait un complot pour les empêcher de consommer tranquillement comme dans le passé.
En réalité, le situation est tendue et même doublement tendue. Car non seulement la vaccination n’atteint pas une partie suffisante de la population, mais en plus on ne sait pas combien de temps les vaccins opèrent.
C’est là où on aurait besoin d’une opinion publique éclairée, d’une participation populaire pour relayer les informations sanitaires. Au lieu de cela, on a une gestion administrative – bureaucratique, par an haut, et une contestation plébéienne hors-sol.
Ce qui implique une hypocrisie de la part de l’État. On peut en effet considérer que, du point de vue des États, la crise sanitaire formera un arrière-plan sur le long terme. Il n’y aurait pas de mise en place d’un pass sanitaire sans cette perspective. C’est une bonne chose que de mettre en place le pass sanitaire, mais il faudrait, de manière démocratique, dire ouvertement que c’est sur le long terme.
Au lieu de cela, l’État français ne fait que souligner que c’est temporaire, que cela ne durera pas, etc. Ce faisant il croit bien faire en prenant les gens pour des idiots et permet justement aux idiots de protester. Alors que si la gravité de la situation était montrée, les choses seraient claires pour les esprits.
En ce sens, il faut aller voir vers l’Autriche, ce pays qui sert depuis des mois de « laboratoire » pour les mesures prises. La raison historique d’une telle situation est assez facile à comprendre: l’Allemagne se sert de son satellite autrichien, qui a un haut niveau administratif, comme « testeur » et cela se répercute ensuite sur le reste.
D’ailleurs, le pass sanitaire ne pose là-bas aucun problème pratique depuis quelques temps déjà et n’est prétexte à pratiquement aucune contestation, à part chez une poignée d’ésotériques et d’activistes d’extrême-Droite.
Et donc, en Autriche, la durée de la validité de la vaccination après la piqûre de rappel est de 270 jours.
L’État autrichien, dans son formalisme administratif et juridique, dit les choses clairement. Légalement, le vaccin n’a une validité que de 270 jours.
L’État se protège ainsi de tout recours juridique et annonce surtout la couleur, de manière indirecte. Ce qui est sous-entendu, c’est une vaccination annuelle.
Que voit-on, d’ailleurs? Le patron de Moderna vient de saluer les résultats de tests montrant que le vaccin de son entreprise est efficace à 93%… pour six mois. Il va de soi que cela implique un prolongement de la vaccination.
Dans des articles ultra-racoleurs, le site Futura Sciences dit qu’éventuellement l’immunité pourrait durer plusieurs années. L’Académie des sciences naturelles de Suisse est elle plus réaliste :
Combien de temps dure la protection fournie par les vaccins à ARNm autorisés ?
On ne le sait pas encore avec certitude. On sait, toutefois, que l’efficacité des vaccins à ARNm a été testée deux à trois mois après la vaccination. Cela signifie qu’ils fonctionnent bien pendant au moins ce délai.
Comme ces études n’ont été réalisées que récemment, des données à long terme ne sont pas encore disponibles. Toutefois, les volontaires des essais cliniques continueront à être observé·e·s et examiné·e·s. De cette façon, la durée de l’effet pourra être évaluée pour des périodes de plus en plus longues.
En fait, le problème principal, ce sont les anticorps, qu’on ne sait pas encore évaluer correctement. C’est ce qui fait qu’on a du mal à évaluer la situation des millions de personnes déjà infectées. Non seulement les effets prolongés du virus ne sont pas vraiment connus (le fameux covid long), mais en plus on ne sait pas vraiment dans quelle mesure le système immunitaire conserve la capacité à repousser le virus ou pas.
Il faudrait une enquête de masse… mais pour cela une administration démocratique dans un cadre populaire. On a évidemment rien de tout cela.
Et comme le résume la BBC à la mi-juillet:
Il est désormais difficile de dire avec certitude si la population générale aura besoin de cette dose supplémentaire. Tout dépendra de la durée de l’immunité offerte et des variantes qui apparaîtront.
L’article de la BBC rappelle ainsi bien entendu qu’il faut distinguer entre un rappel nécessaire car l’effet du vaccin faiblit et un vaccin modifié en raison d’un variant. Et de citer un scientifique mentionnant une possibilité tout à fait concrète:
« Chaque année, on analyse les variantes de la grippe qui circulent dans le monde et qui ne coïncident pas toujours dans le même hémisphère ou continent.
Chaque pays prépare ensuite des vaccins spécifiques pour ces variantes. Quelque chose de similaire se produirait avec le coronavirus », a souligné il y a quelques mois à la BBC Mundo le Dr José Manuel Bautista, professeur au département de biochimie et de biologie moléculaire de l’université Complutense de Madrid, en Espagne.
Si l’on prend les 270 jours autrichiens, on a cette perspective là. Et ce ne serait guère étonnant. L’humanité, en détraquant la planète, en massacrant la Biosphère provoque des catastrophes de grande ampleur. La crise sanitaire en est une de plus.
Et les anti-pass sanitaire qui veulent vivre comme avant ne sont que les nostalgiques d’un monde conduisant à la catastrophe.