La Gauche se refondera dans le rationalisme, le matérialisme, le socialisme.
Quand on a des principes, on est intransigeant là-dessus, ou alors ce ne sont plus des principes. Et comme à l’occasion des gilets jaunes, il y a une capitulation générale d’une large partie de la Gauche devant les anti-pass sanitaire. Jean-Luc Mélenchon de La France Insoumise et Philippe Martinez de la CGT viennent de s’affirmer comme anti-pass sanitaire, suivant en cela toute l’ultra-gauche et une partie significative de la Gauche.
C’est la trahison générale.
Enfin, peut-on encore parler de Gauche pour ces gens qui agissent de manière opportuniste à ce point-là? Cela fait longtemps qu’ils se raccrochent à n’importe quoi, et là on en a la preuve formelle.
Les rassemblements anti-pass sanitaire ont une base irrationnelle, elles produisent des gens agressifs et paranoïaques, l’extrême-Droite en forme une ossature essentielle sur le plan des conceptions et même de la vision complotiste du monde. Comment quelqu’un de Gauche peut-il se dire qu’il faudrait soutenir une horreur pareille?
Il faut également être critique de ceux qui ne prennent pas position, car ils sont dépassés. C’est le cas des deux scissions du Parti socialiste, Génération-s et la Gauche Républicaine et Socialiste. Il y a également beaucoup de petites structures intellectuelles de gauche qui jouent sur l’ambiguïté, opposant pass et anti-pass, bref cherchant à éviter d’avoir à assumer quoi que ce soit.
Mais l’heure est venue pour la Gauche d’assumer.
D’assumer quoi?
Quand on est de Gauche, on raisonne, justement.
Et que voit-on? Que le pass sanitaire est dénoncé comme une mesure collective coercitive… Or, que veut la Gauche si ce n’est justement, historiquement, des mesures collectives coercitives, considérées comme justes et nécessaires historiquement?
La vraie Gauche, historique, n’est pas libérale-libertaire, elle n’est pas pour la conquête de droits « individuels ». Elle parle de masses, elle raisonne en termes de masses, elle veut le pouvoir aux masses.
Et quelle est la vie des masses? C’est celle dans le capitalisme.
Et quelle est la situaion du capitalisme? Il ne s’en sort pas. Au 1er septembre, le PIB français est encore de 3,3 % inférieur au niveau du quatrième trimestre 2019.
C’est un coup terrible à l’économie et encore l’Etat a dépensé un argent magique colossal pour limiter la casse : 230,6 milliards d’euros, soit 9,5% du PIB!
C’est inremboursable, ou alors en passant par deux solutions: la grande casse en pressurisant les travailleurs de manière forcenée, la guerre pour le repartage du monde afin d’obtenir de nouveaux espaces pour en profiter.
Toute autre considération est hors sol.
Qui plus est, la crise sanitaire n’est pas finie.
Les petits-bourgeois aimeraient bien qu’elle le soit, d’où les manifestations anti-pass sanitaire. Ils ne veulent pas que l’Histoire s’accélère.
Nous, nous voulons au contraire qu’elle aille encore plus vite!