Cela alors que la Russie continue son discours agressif.
Ce fut la course fanatique au nationalisme et au bellicisme le 22 décembre 2021. Ruslan Stefanchuk, à la tête du parlement ukrainien, a affirmé qu’il appellerait bientôt les parlements du monde entiers à reconnaître le « holodomor », ce fantasme délirant comme quoi la Russie a cherché à exterminer la population ukrainienne tout au long du 20e siècle et notamment dans les années 1930. Des membres du conseil régional de Lviv ont également demandé au président ukrainien de faire en sorte que la Russie soit désormais… appelée la « Muscovie », le terme de « Rus » étant seulement ukrainien.
Ces lubies ultra-nationalistes sont telles que l’Ukraine a mené des exercices de missiles anti-chars Javelin en plein Donbass. Non seulement ces missiles sont une épine dans l’oeil de la Russie qui y voit des armes offensives pour une intervention contre les « républiques » séparatistes, mais en plus leur emploi n’est jusement pas autorisé à la frontière de séparation avec ces pseudos « républiques populaires » de Donetzk et de Lougansk.
Seulement l’Ukraine compte désormais clairement les employer et c’est également une affirmation militariste contre la Russie et une éventuelle invasion : c’est une réponse au discours de Vladimir Poutine la veille. Il ne faut cependant ici pas être dupe et se rappeler que c’est la superpuissance américaine qui donne le ton en fournissant ces armes, manœuvrant l’Ukraine vers la guerre. L’armée américaine a fournir une aide de 350 millions de dollars en 2017, autant en 2018, 250 millions de dollars en 2018, 300 millions en 2020.
L’Ukraine est prisonnière de ses mensonges ultra-nationalistes et de sa satellisation américaine. Ces derniers jours ont été marqués d’ailleurs par un grand scandale : l’ancien président ukrainien Petro Porochenko, qui a dirigé le pays de 2014 à 2019 avec une ligne ultra-nationaliste, totalement opposée à tout ce qui est de gauche ainsi que russe, a été accusé… de haute trahison, de collusion avec les « républiques séparatistes »! Il est vite parti à l’étranger. L’affaire est ridicule mais reflète un affrontement de fraction : le président Volodymyr Zelensky est l’homme des Américains et « dégomme » ses opposants avec l’appui de la superpuissance américaine pour la prise entière du contrôle du pays.
L’Ukraine est devenue un jouet pour la guerre américaine. Dans cette ambiance explosive, l’OTAN a également raccourci à 5 jours le temps de mise en place pour l’action de sa force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation.
La Russie n’est naturellement pas en reste. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a descendu en flammes le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg :
« Lorsque M. Stoltenberg affirme haut et fort que personne n’est en mesure de violer le principe du traité de Washington, qui laisse la porte ouverte à tout aspirant potentiel désireux de rejoindre l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, il doit se rappeler que nous ne sommes pas un membre de cette organisation, que nous ne sommes pas signataires de ce traité, mais que nous sommes signataires d’un document régional euro-atlantique plus large, qui contient le principe de l’indivisibilité de la sécurité.
Si M. Stoltenberg pense que l’OTAN est libre de rejeter ce principe, qui est inscrit dans les documents adoptés au sommet, alors peut-être le moment est-il venu pour lui de chercher un nouvel emploi, car il n’est certainement pas bon pour son travail actuel. »
De son côté, le chef adjoint du département de la police populaire de la « République populaire de Donetzk », Edouard Basurin, a affirmé que l’armement chimique amené par des contractants américains dans le Donbass, et dont a parlé le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, consistait en de la toxine botulique et un antidote. Une attaque chimique serait à craindre.
Dmitry Polyansky, le représentant permanente de la Russie aux Nations-Unies, a quant à lui affirmé que :
« La Russie et la Biélorussie sont en fait encerclées par une sorte d’anneau d’instabilité venant de l’ouest et du sud.
Cette situation menace directement notre stabilité et notre sécurité et devrait donc être prise très au sérieux par les États membres du Conseil de sécurité lors de la mise en œuvre de son mandat conformément à la Charte des Nations Unies. »
Dmitry Polyansky a également dénoncé la violation des droits de l’Homme et des minorités en Ukraine, en Lituanie, en Lettonie et en Estonie. Il fait référence aux minorités russes (au sens le plus large possible), avec un discours de légitimiation d’une intervention militaire.
Le général de l’armée Oleg Salyukov, commandant en chef des forces terrestres, a également dirigé à Moscou une réunion élargie du Conseil militaire du commandement principal de l’armée.
On est là dans une démarche de guerre – elle a en pratique déjà commencé, chacun attendant le moment idéal pour la lancer. Officiellement, il y a pourtant un cessez-le-feu général des forces armées ukrainiennes et de celles des « républiques » séparatistes, en raison des fêtes, le Noël orthodoxe étant le 7 janvier 2021. Mais dans une telle situation, cela ne fait que renforcer le prétexte à une dénonciation de tel ou tel acte de « l’ennemi » afin de justifier une intervention.
Et tout cela renforce la gravité, car on est dans une guerre prolongée entre superpuissances, une guerre qui s’installe en plus de s’annoncer ouverte. Chaque jour qui passe il y a davantage de modernité et d’implication dans cette course à la guerre. Et la passivité mondiale à ce sujet est totale. L’humanité est totalement débordée, elle ne maîtrise plus grand chose dans un contexte de crise à tous les niveaux.