La France est au premier rang des coupables comme membre de l’OTAN.
Alors que le 10 janvier a lieu la réunion américano-russe à Genève, il apparaît déjà comme clair que l’un des deux protagonistes devra massivement reculer pour qu’un accord puisse avoir lieu, ce qui implique de perdre ouvertement toute crédibilité « impérialiste » dans la foulée.
Le pire est donc à craindre, il est déjà là, et le Royaume-Uni vient en rajouter encore en annonçant… la visite de sa ministre des affaires étrangères Liz Truss en Ukraine, on ne sait trop quand en janvier 2022, alors que le chef d’état-major britannique Tony Radakin vient d’expliquer que si des sous-marins russes coupent des câbles sous-marins internationaux, cela sera une situation de guerre.
De son côté, le ministère des affaires étrangères russe a publié un message, également diffusé en anglais, à la fois des plus futiles et des plus agressifs. C’est une réponse au secrétaire d’État américain Anthony Blinken critiquant la Russie pour son intervention au Kazakhstan.
« Si Antony Blinken aime tant les leçons d’histoire, en voici une venant à l’esprit : lorsque des Américains sont dans votre maison, il peut être difficile de rester en vie, de ne pas se faire voler ou violer.
Les Indiens d’Amérique du Nord, les Coréens, les Vietnamiens, les Irakiens, les Panaméens, les Yougoslaves, les Libyens, les Syriens et bien d’autres peuples infortunés qui ont eu la malchance de voir ces hôtes non invités à leur porte auraient beaucoup de choses à ajouter à ce sujet. »
Juste avant une négociation de la plus haute importance, voilà qui donne le ton. En fait, on a deux puissances entendant disposer d’un niveau impérial et, pour cela, doivent poser un bloc avec une idéologie, un centre, une dynamique. La superpuissance américaine utilise l’OTAN comme noyau européen de son empire, et la Russie entend se restructurer telle une forteresse avec la Biélorussie, le Kazakhstan et l’Ukraine.
L’Allemagne se place déjà en insistant pour que l’oléoduc Nord Stream 2 soit séparé de sanctions en cas d’invasion de l’Ukraine par la Russie, des sanctions qu’on sait déjà énormes puisqu’elles couperaient la Russie du système financier occidental (le SWIFT) et qu’elle impliquerait un boycott technologique de la Russie.
Cette dernière, qui dispose d’un énorme matelas financier, en souffrirait bien entendu, mais sa position est déjà d’assumer de former un bloc séparé, en considérant que l’édifice occidental va de toutes façons se lézarder. De fait, si cela se passe, des forces en France par exemple proposeront immanquablement de se tourner vers la Russie afin d’avoir une bourgeoisie française plus « libre », et on a déjà proche de cette ligne ou sur cette ligne Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour.
Les grandes puissances ont de fait le dessus dans les phénomènes historiques en cours, ce sont elles qui décident du cours des événements. Ce n’est pas le gouvernement, la démocratie, le peuple, les intérêts nationaux, la stratégie, ou quoi que ce soit de ce genre, ce sont les puissances comme expression du capitalisme en crise et à l’offensive expansionniste qui décident de ce qui se passe.
C’est là une catastrophe historique dont la première est ici le peuple ukrainien, et même la nation ukrainienne dont l’existence est remise en cause par une Russie aux volontés annexionnistes et un régime ukrainien pro-occidental donnant libre cours aux fascistes et démantelant la culture ukrainienne démocratique et populaire.
Il faut combattre la guerre, il faut combattre la démarche expansionniste des puissances, il faut en France récuser l’OTAN et la conquête de l’Est du capitalisme occidental, c’est là l’aspect principal, la dénonciation du bellicisme russe étant important également mais secondaire car l’ennemi est avant tout dans notre pays, avec notre propre bourgeoisie jetant de l’huile sur le feu avant de disposer d’une part du gâteau.
La question ukrainienne est la boîte de Pandore du repartage du monde au moyen de la guerre pour former des entités impériales ! Il faut la comprendre et assumer ce slogan de la Gauche historique : guerre à la guerre !