Il n’y a pas de capitalisme sans guerre et c’est l’avenir qui est en jeu !
C’est une question existentielle et si auparavant, avant la crise, dans un capitalisme tournant à fond, on pouvait l’éviter, désormais ce n’est plus le cas. Quiconque imagine sa vie sur une, deux, trois décennies, en s’imaginant que les choses ne changeront pas, qu’elles vont rester ce qu’elles sont, vit dans l’illusion.
Dans l’illusion qu’on vit tranquillement dans une bulle capitaliste totalement stable, pacifiée, à l’écart des troubles du monde.
La guerre est en effet de retour, elle réapparaît à l’échelle mondiale à travers la formation de blocs dont l’élément le plus puissant cherche à organiser un nouvel empire. L’affrontement entre la superpuissance américaine et la Chine qui aimerait prendre sa place prend toujours plus de place dans l’Histoire de l’humanité, dans les phénomènes et les décisions à l’échelle mondiale.
Car il est impossible de ne pas se placer dans la bataille pour le repartage du monde ! Que ce soit en son sein pour avoir sa place du gâteau impérial ou à l’extérieur, pour la dénoncer, pour la combattre, au nom de l’amitié entre les peuples, au nom du refus de la guerre !
Depuis le 2 avril 2021, agauche.org a sans relâche averti de l’importance du conflit Ukraine-Russie, expliquant les tenants et aboutissants au moyen de plus de 60 articles directement à ce sujet, de plus encore d’articles touchant à des aspects secondaires de ce conflit.
Absolument personne en France n’a souligné cette question ukrainienne, et à vrai dire même personne n’en a même parlé. Pourquoi ? Parce que personne ne croit plus en la guerre, étant corrompu par le capitalisme, lessivé sur le plan des idées. Le capitalisme a triomphé dans les esprits, il force à la capitulation avant même de commencer à réfléchir seulement.
Seule une poignée de gens en France a conscience de ce qu’est la guerre, de sa réalité. C’est la même situation qu’en 1914, où à part dans quelques pays comme la Russie, l’Italie, la Serbie, il n’existe aucune réelle compréhension de l’enjeu historique que représente la guerre.
Les gens vivent leur vie, ils sont tournés vers un horizon immédiat, celui de la consommation ; quand ils prévoient, c’est à leur propre échelle individuelle, avec un cadre familial. Il n’y a plus aucune capacité à saisir ce qui est collectif, ce qui est universel.
Sans parler qu’il n’y a aucune capacité à assumer une détermination autre que celle proposée par le marché capitaliste. Les gens ne prennent pas de responsabilités, ils sont consommateurs et tout leur est dû en ce sens, d’où l’effondrement des partis politiques, la dépolitisation complète, les aventures hystériques comme celles des LGBT ou des nationalistes nostalgiques d’une France fantasmée.
Tout se consomme, à tous les degrés, dans une gamme insensée de variantes produits par une société capitaliste en perdition sur le plan culturel et moral. Et qui précipite les pays dans la guerre pour le repartage du monde, car il n’y a plus assez d’expansion possible autrement.
Le capitalisme, c’est la guerre. Qui ne le comprend pas ne peut que voir sa propre vie s’échapper.
Ce qui est dramatique, c’est que les gens auraient dû le comprendre en amont. Pourquoi ont-ils accepté McDonald’s ? Pourquoi ont-ils accepté Netflix ? Pire encore, ils ont choisi tout cela, par corruption, par le fait de vivre dans un pays riche comme la France, l’un des pays les plus riches du monde, un des grands pays capitalistes historiquement, l’une des premières puissances dans le monde.
Désormais, il va falloir être confrontée à la facture, celle de la guerre. L’affrontement sino-américain est le produit de trente années de consommation occidentale dans le cadre capitaliste : les choses ne pouvaient que changer dans un tel processus et voilà que la Chine émerge en effet comme grande puissance mondiale.
La Russie, qui a tenté elle-même de devenir la puissance numéro 1 dans les années 1960-1980 dans le cadre de son empire soviétique, en profite pour tenter de se restructurer comme empire, afin de s’étendre et de tenir le choc par rapport à l’OTAN qui a mené une véritable conquête de l’Est parallèlement au capitalisme occidental.
Et c’est cela qui rend la question ukrainienne si importante. C’est une étape essentielle de tout un processus inévitable. La croissance capitaliste exige sa facture : encore plus de croissance capitaliste. Et cela passe par la guerre de par la crise. Le capitalisme veut passer en force.
On doit l’en empêcher. On doit le renverser. Et donc : guerre à la guerre !