Un exemple de bourrage de crâne.
Une fois le concours de l’Eurovision gagné avec la chanson « Stefania », le groupe ukrainien Kalush Orchestra a rendu public une vidéo pour celle-ci. Impossible de la rendre publique avant, cela aurait été trop belliciste. Et, en même temps, on comprend tout de suite que la vidéo a été faite en prévision de la victoire, afin de servir de propagande belliciste.
C’est entièrement une opération psychologique, visant à manipuler les émotions, avec au milieu des ruines, des femmes-soldats et des enfants, culminant dans un moment dans une église russe orthodoxe.
Ce qui est intéressant ici, c’est que, à part les femmes-soldats (qui d’ailleurs n’existent pas au sens strict dans l’armée ukrainienne), l’atmosphère proposée correspond très exactement à ce qui était mis en avant par le Donbass séparatiste pour dénoncer le régime ukrainien. C’est une sorte de pied-de-nez et en tout cas cela souligne qu’à tous les niveaux, le discours narratif sur le régime ukrainien est extrêmement bien élaboré, tout à fait calculé.
On chercherait d’ailleurs en vain un article de presse européenne relatant de manière détaillée que Kalush Orchestra a été présenté au concours comme représentant de l’Ukraine après l’éviction bureaucratique et nationaliste de la chanteuse Alina Pash, qui avait été initialement nommée avec sa chanson à l’esprit positif et culturel.
Cela montre qu’il y a un bloc. Il y a un élan général de convergence avec la puissance française se lançant dans la guerre de repartage du monde.
Il suffit d’ailleurs de se tourner vers les sites d’information, les blogs, les Twitter, les Instagram des structures de Gauche, d’extrême-Gauche ou d’ultra-Gauche : il n’est pratiquement jamais parlé de la guerre en Ukraine, ou plutôt il n’en est jamais parlé, ou juste en passant. C’est un arrière-plan accepté : le capitalisme français peut bien avoir des visées impériales, du moment qu’il maintient des garanties sociales dans le pays. C’est une ignoble corruption par le capitalisme qui est clairement visible si on veut la voir.