La Roumanie est une base militaire de la France, pour le compte de l’OTAN.
En raison du conflit en Ukraine, l’armée de terre, avec la mission « Aigle », a déployé en Roumanie un groupement tactique interarmes de 500 hommes. Ils proviennent du 126e Régiment d’Infanterie de Brive-la-Gaillarde, du 27e bataillon de chasseurs alpins d’Annecy, du 93e Régiment d’Artillerie de Montagne de Grenoble, du 2e Régiment Étranger de Génie de Saint-Christol et du 4e Régiment de Chasseurs de Gap.
Ce groupement est épaulé par 300 militaires belges et agit dans le cadre de la Force de réaction rapide de l’OTAN, que la France dirige actuellement.
Ces unités sont basées à Constanta au bord de la mer noire et elles sont spécialisées dans l’environnement montagneux. L’objectif opérationnel est évident : la région séparant la Roumanie de l’Ukraine, qui traverse la Moldavie, est montagneuse. Il s’agit de pouvoir s’y déployer rapidement, dans le cadre d’une intervention directement contre la Russie, soit vers Odessa (sur la Mer Noire), soit en abordant les plaines qui remontent ensuite au Nord vers Kiev.
Il y a également un groupement aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle avec la mission « Clemenceau 22 » centrée sur la région méditerranée et l’espace aérien roumain. En plus de ses avions de chasse Rafale, la France déploie un avion de patrouille maritime Atlantique 2 dans la zone économique exclusive de la Roumanie.
En termes d’effectifs et de matériel, tout cela est relativement faible. En pratique cependant, cela verrouille totalement la situation sur le plan militaire, faisant de la France la dirigeante des opérations en Roumanie, au nom de l’OTAN. Autrement dit, c’est l’armée française qui décide militairement en Roumanie, avec l’armée roumaine et le régime roumain totalement subordonnés.
Cela laisse donc les mains libres au militarisme forcené de l’armée française dans le cadre de l’OTAN, et celui-ci continue sa course folle. Une nouvelle étape a ainsi été franchie avec l’annonce le 19 mai 2022 du déploiement du système de défense sol-air MAMBA, ainsi que d’un Centre de management de la défense dans la 3e dimension.
C’est là du matériel et un dispositif très importants, de dernière génération avec notamment le missile intercepteur Aster 30 annoncé comme étant capable de détruire une cible à plus de 100 km de distance.
Cela sert à contrôler entièrement la région avec une bulle de défense. Et si on comprend bien les choses, cela signifie inversement que la Roumanie devient une base d’attaque retranchée, comme elle l’a été après la première guerre mondiale. De fait, la France, en tant que force de l’OTAN, annonce maintenant qu’elle prend entièrement possession du territoire roumain.
Voici comment c’est présenté par l’état-major de l’armée française dans son communiqué :
« Mis en œuvre par une centaine d’aviateurs, le MAMBA est un système d’arme sophistiqué qui peut assurer une bulle de protection au profit des forces qui opèrent dans la zone de couverture.
Afin d’augmenter l’efficacité du système et pour répondre aux besoins de l’Integrated air and missile defence de l’Otan, celui-ci est connecté et intégré via une liaison de données tactiques au système de défense roumain et à celui de l’Otan ».
La Roumanie est colonisée militairement par la France, au nom de l’OTAN, pour braquer des missiles et des militaires directement contre la Russie. Voilà ni plus ni moins que la situation au printemps 2022, où chaque grande puissance (ici la France pour le compte de la superpuissance américaine), dispose ses pions, joue ses cartes.
Sous nos yeux de manière on ne peut plus nette, se dessinent les contours d’un grand conflit mondial généralisé, avec la France totalement embarquée dedans via l’OTAN. Et il n’y a personnes pour s’y opposer en France. Le pacifisme, la guerre à la guerre, n’intéresse personne, comme si les sanglantes leçons du 20e siècle n’avaient servi à rien. C’est une catastrophe ! Et il faut la combattre.