La France est capitaliste de manière assumée.
Les Français ont choisi de partir en vacances avant l’heure et le premier tour des élections législatives le reflète bien. Aucun candidat n’a parlé de la pandémie, ni de la guerre en Ukraine, afin de ne pas fâcher une France capitaliste qui a une seule obsession, celle de pouvoir au maximum continuer comme avant.
Le plus fou est que tout le monde sait très bien que cela ne va pas durer, que cela ne peut pas durer. Cela rend cependant d’autant plus important le refus de la réalité et de ses « complications ». La France est vide, elle veut être vide, elle ne veut rien savoir.
Les résultats en disent d’ailleurs long. 52% des électeurs ne se sont pas déplacés. 25,75% ont voté pour la majorité présidentielle, qui comme on le sait propose un capitalisme « moderne », axé sur le libéralisme tant économique que sociétal. 18,68% ont choisi le Rassemblement National de Marine Le Pen, soit la réponse nationaliste au capitalisme « qui va trop vite ». 4,24% ont choisi Reconquête et Eric Zemmour, soit le nationalisme agressif et sans perspective, en déroute totale à ces élections d’ailleurs.
11,29% ont choisi Les Républicains et l’UDI, soit la Droite traditionnelle. Ce qui fait d’ailleurs que si l’on considère la Droite en général, avec la majorité présidentielle également malgré ses quelques tendances sociales-réformistes, on obtient 60%. Un chiffre énorme, qui correspond tout à fait à la société française, qui est résolument pro-capitaliste, traditionaliste tout en saluant les élargissements de la société de consommation.
On est au degré zéro de la conscience sociale et politique, pire encore on a des gens rêvant dans leur grande majorité d’être des profiteurs.
D’où l’illusion de la NUPES, l’alliance électorale autour de Jean-Luc Mélenchon, avec La France Insoumise, Europe Écologie Les Verts, le Parti communiste français et le Parti socialiste. Son score est bon, avec 25,66% des voix. Mais son programme ne correspond à aucune lame de fond dans la société, c’est un assemblage de bric et de broc de propositions néo-réformistes et populistes. Culturellement, c’est le néant, ou alors le modernisme capitaliste convergeant avec Emmanuel Macron (LGBTQ+, ethno-différentialisme communautariste, pro-cannabis, etc.).
Autrement dit, le capitalisme continue d’avancer et il y a une frange néo-réformiste pour l’accompagner, pour pacifier en arrondissant les angles. Et on n’y peut rien, car si néo-réformisme est là, c’est parce que le capitalisme peut se le permettre.
Ce qu’on peut par contre, c’est défendre le drapeau rouge, en voyant bien que le capitalisme vit à crédit depuis la pandémie, que la tendance à la guerre l’emporte, que toutes les valeurs de la civilisation capitaliste amènent dans le mur à l’échelle de l’Histoire. Tout va craquer, pas une pierre ne restera en place. C’est du point de vue de l’avenir qu’il faut se placer, pas du néant actuel.