L’Union européenne est un appendice de l’OTAN qui a à sa tête la superpuissance américaine.
Dmitri Medvedev, vice-président du conseil de sécurité spécial de la Fédération de Russie, a commenté de la manière suivante sur le réseau social Twitter la visite à Kiev du président français Emmanuel Macron, du chef du gouvernement allemand Olaf Scholz, du chef du gouvernement italien Mario Draghi, le 16 juin 2022 :
« Les amateurs européens de grenouilles, de saucisses de foie et de spaghettis adorent leur visite de Kiev. Avec zéro résultat. Ils ont promis l’adhésion à l’UE et de vieux obusiers à l’Ukraine, ils se sont rués sur la gorilka [une sorte de vodka ukrainienne] et sont rentrés chez eux en train, comme il y a 100 ans. Tout va bien. Pourtant, cela ne rapprochera pas l’Ukraine de la paix. L’heure tourne. »
C’est méprisant et provocant, mais il y a une fine allusion que les chancelleries auront noté (et les journalistes français pas du tout). Début mai 2022, l’ambassadeur ukrainien en Allemagne, Andrij Melnyk, avait traité le chancelier allemand Olaf Scholz de « saucisse de foie vexée ». C’est à cela que Dmitri Medvedev fait allusion. L’insulte de l’ambassadeur ukrainien faisait suite à ce qu’Olaf Scholz a exprimé un certain désarroi à ce que l’Ukraine refuse catégoriquement en avril 2022 la venue à Kiev du président allemand Frank-Walter Steinmeier, considéré comme pro-Russie.
L’Ukraine tire en fait à boulets rouges de manière régulière contre la France et l’Allemagne, accusées de vouloir temporiser, de vouloir que l’Ukraine signe un traité de paix rapide à tout prix, afin de ne pas fournir d’armes. Et il est vrai que jusqu’à présent, la France et l’Allemagne, avec d’ailleurs l’Italie, soutiennent entièrement l’Ukraine car ils s’alignent sur l’OTAN, tout en traînant des pieds car un alignement complet les placerait entièrement à la remorque de la superpuissance américaine et affaiblirait leurs économies.
De plus, si les choses tournent encore plus mal, la France, l’Allemagne et l’Italie devraient s’impliquer militairement et ainsi se confronter à la Russie. Cette dernière rappelle régulièrement d’ailleurs qu’il y a des lignes rouges à ne pas franchir et que participer à l’organisation de l’armée ukrainienne, à sa logistique, à ses actions, revient à devenir une cible. Dmitri Medvedev avait par exemple publié le message suivant sur Twitter le 30 mai 2022 :
« Biden a déclaré que les États-Unis ne fourniraient pas à l’Ukraine les systèmes de missiles capables de frapper la Russie. C’est raisonnable. En cas d’attaque contre nos villes, la Russie frapperait les centres où ces décisions criminelles sont prises [car relevant des services secrets occidentaux et de leur capacité satellitaire, ainsi que la gestion directe des missiles employés].
Certains d’entre eux ne sont pas à Kiev [mais dans des pays comme les États-Unis, la Grande-Bretagne, voire l’Allemagne et la France]. Ce qui vient ensuite est évident. »
La visite à Kiev montre que ce « en même temps » franco-germano-italien a pris fin. La France, l’Allemagne et l’Italie appellent désormais ouvertement à la victoire complète de l’Ukraine, avec également la récupération de la Crimée.
La France, l’Allemagne et l’Italie appellent également à ce que l’Ukraine devienne candidate à l’entrée de l’Union européenne, alors que les exigences demandées pour cela rendent normalement la chose totalement impossible. Cela en dit long au niveau stratégique aussi.
Car le régime ukrainien est fantoche, le pays est une colonie anglo-américaine, à la fois totalement corrompu depuis deux décennies et désormais économiquement à l’agonie. Une entrée dans l’Union européenne rendrait cette dernière encore plus soumise à la superpuissance américaine, alors que de toute façon l’Union européenne reconnaît officiellement l’OTAN comme sa forme militaire.
La France, l’Allemagne et l’Italie cèdent ainsi à l’hégémonie de la superpuissance américaine. L’Union européenne, déjà entièrement alignée sur l’OTAN. L’ombre de la guerre s’installe encore davantage sur l’Europe. On ne peut pas voir les choses autrement que comme la troisième guerre mondiale qui s’installe, avec comme cœur le conflit entre la superpuissance américaine et son challenger chinois.